S’il est une question qui ne tarabuste par les esprits plus préoccupés par l’avenir immédiat du Sénégal qui passe par la présidentielle 2024 que tous souhaitent sans encombres, c’est celle de l’avenir non pas politique du Président Macky Sall qui a renoncé à briguer un troisième mandat, mais son avenir simplement qu’on ne voit pas par exemple à l’ONU compte tenu des délais qui renvoient à 2027 au moins, mais peut-être dans un cabinet financier de grande importance aussi bien pour le Sénégal que pour l’Afrique dont il pourrait devenir le plus grand démarcheur du fait des enjeux financiers stratégiques et globaux du monde nouveau et par conséquent de l’Afrique nouvelle.
MACKY SALL – Cette réflexion nous est tombée dessus ce soir, à la lecture d’un texte émanant du ministère des Finances et du Budget à propos du document-cadre de financements durables publié le même jour par le département.
Ce document-cadre de référence dont parle le ministère permettra à l’Etat du Sénégal de « mobiliser des financements sur le marché international des capitaux et auprès des bailleurs internationaux », avec bien entendu des « critères d’éligibilité » qui pourront « également être utilisés comme référence par les collectivités territoriales, ainsi que par les entreprises publiques sous le contrôle ou la tutelle d’un ministère ».
Ce qui est valable pour le Sénégal l’étant également pour le reste de l’Afrique dont la jeunesse (70% ont moins de 35 ans) pousse les générations précédentes à rendre le tablier non sans manifestations, voire soutien aux putschistes principalement dans les pays francophones de l’Ouest et du Centre (Mali, Burkina Faso, Niger et Gabon), quand beaucoup d’entre elle ne prennent pas la pirogue pour d’hypothétiques voyage à destination d’une Europe qui a cessé de rêver pour elle-même.
Fort de son carnet d’adresse, de ses relations de première main comme le disait le milliardaire armateur grec Aristote Socrate Onasis (1903 ou 1906 – 1975), Macky Sall qui s’est battu pour que le Sénégal soit « le premier pays à articuler les logiques de moyens et de résultat en combinant les financements au format fléché et/ou indexé à la performance », connait mieux que quiconque le chemin pour emprunter les voies de la finance à des niveaux hautement appréciables du fait des besoins grandissants des Etats et leur obligation de faire face aux demandes d’éducation, de formation, d’investissements publics à grande échelle dans le cadre du développement durable.
Les découvertes et exploitations prochaines des gisements de pétrole, de gaz, de minerais, conférant aux pays africains de nouveaux statuts (pétrolier, gazier, etc.) vont effectivement indexer les financements à des cibles officielles qui devront assurer les termes de performance des moteurs de croissances et non plus seulement des supports qui n’ont pas et l’effet escompté en termes de valeurs ajoutées attendues.
Macky Sall sait très bien qu’au Sénégal, comme ailleurs en Afrique, il s’agit d’identifier les catégories de dépenses éligibles aux fléchages des fonds, pour celles dites sociales, d’autres environnementales (la question de changement climatique très peu posée encore en Afrique va rapidement se révéler la principale pour le continent compte tenu de pics de canicules inquiétants), enfin celles ayant attrait à l’accès aux infrastructures, aux services de base, dont l’éducation, la formation, la santé.
La finance étant un enjeu stratégique pour le monde, l’Afrique ne peut se soustraire aux mutations profondes qui ont bouleversé la société, l’organisation du travail mise à mal par le covid-19 également, la production, l’information. La révolution digitale ayant amené la société de l’information à un stade critique dans le cadre des libertés, de la cohésion sociale, n’est pas sans rappeler les divisions sociales engendrées par la révolution industrielle. Elle a des inconvénients mais aussi et beaucoup d’opportunités constituant des niches, voire de véritables moteurs de la croissance.
Ce sont autant de raisons qui nous permettent de voir l’arrivée de Macky Sall dans l’espace de la haute finance. Cela nous semble d’autant évident que le cadre s’y prête aussi bien au Sénégal que sur le continent.
Le désormais futur ex-chef de l’Etat sénégalais sait que la problématique de l’Union européenne, des Etats-Unis, des Brics et les nouveaux arrivant, se situe dans la finance et dans l’enjeu de souveraineté.
Rendre compétitif le secteur financier sénégalais et africain à plus grande échelle équivaut, comme le disent les financiers « à préserver la capacité » les choix de l’avenir. Et qu’est-ce que l’avenir de l’Afrique sinon celui de financer son développement durable ?
Qui de bien placé en Afrique pour s’asseoir à la table des plus grands bailleurs, organisations du système des Nations-Unies, Brics, autres places financières de Londres, Dubaï et ailleurs ? Macky Sall ! Avec sous le manche, la renonciation à un troisième mandat. Une belle carte de visite. On peut maintenant nous tromper.
Maderpost / Charles Faye