Le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema a décidé d’apporter le soutien du Gabon au candidat du Sénégal Amadou Hott à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD) après avoir reçu lundi 17 février en audience, Yassine Fall, la ministre sénégalaise de l’Intégration Africaine et des Affaires Étrangères accompagnée d’Amadou Hott.
BAD – Mme Fall était porteuse d’un message de Bassirou Diomaye Faye à son homologue gabonais.
« En effet, à travers ce message, le président de la République du Sénégal a tenu à adresser ses remerciements aux plus hautes autorités gabonaises pour leur soutien à la candidature de Monsieur Amadou Hott, ancien ministre sénégalais de l’Economie, à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD) », indique le site web de la présidence gabonaise.
On ignore si ce soutien va se traduire par un vote lors de l’élection de la BAD prévue en mai 2025. Si c’est le cas, ce serait une volte-face du Gabon qui, en 2024, s’était pourtant engagé aux côtés des 10 autres pays de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) pour soutenir la candidature du Tchadien Abbas Mahamat Tolli, ancien gouverneur de la BEAC.
Pour le Sénégal, le soutien du Gabon reste important, mais devrait très peu influencer l’issue de l’élection. Il faut dire que le président de la BAD est élu par le Conseil des gouverneurs, lui-même constitué des représentants des pays membres, habituellement les ministres des Finances, du Plan ou des gouverneurs des banques centrales.
Toutefois, les pouvoirs des votants sont déterminés par le Conseil d’administration sur la base des paiements au titre des souscriptions au capital de la banque.
Sur cette base, le Gabon ne pèse que 0,46% des droits de vote. Il faudra donc pour Amadou Hott d’obtenir un soutien plus important, notamment celui de la Côte d’Ivoire qui représente un peu plus de 3,815% des droits de vote.
Un soutien plus large de la CEDEAO (y compris les pays de l’AES) donnerait au candidat sénégalais 17,5% de chances de l’emporter.
Le challenge devrait être au niveau des actionnaires non-régionaux qui pèsent quand même 41% dans le capital de l’institution et auprès desquels les différents candidats sont certainement déjà en train de prospecter pour un soutien.
Les plus gros sont les USA (6,352%), le Japon (5,279%), l’Allemagne (3,997%) et la France (3,600%).
Rappelons que dans la course à la succession de Akinwumi Adesina, Amadou Hott sera opposé à Sidi Ould Tah, Bajabulile Swazi Tshabalala, Samuel Munzele Maimbo et Mahamat Abbas Tolli.
Maderpost / Mamadou Barry