“De l’électricité dans l’air”, “Vers un vendredi noir à Dakar”, “Peur sur la ville” : les violences risquent d’éclater vendredi, jour choisi par l’Assemblée nationale pour examiner la requête des autorités judiciaires en vue de la levée de l’immunité parlementaire d’Ousmane Sonko, selon les quotidiens.
REVUE DE PRESSE – Les députés sont convoqués en séance plénière pour prendre éventuellement cette décision qui permettra à la justice d’entendre leur collègue accusé de “viols répétés” et de “menaces de mort” par une employée d’un salon de beauté et de massage.
“Vers des lendemains troubles”, écrit WalfQuotidien, selon lequel “un cocktail explosif” se prépare à Dakar. “Cela n’augure rien de bon. De chaudes empoignades sont à craindre dans les jours à venir”, prévient-il.
Le Frapp, le Front pour une révolution anti-impérialiste populaire, que dirige l’activiste Guy Marius Sagna, et le Pastef, le parti d’Ousmane Sonko, veulent protester publiquement contre l’arrestation de Birame Soulèye Diop et d’Abass Fall, des proches du député placés sous mandat de dépôt depuis mardi pour “association de malfaiteurs, complicité de diffusion de contenus contraires aux bonnes mœurs, menaces de voie de fait et violence”.
La levée de l’immunité parlementaire de M. Sonko sera “un exercice à haut risque”, affirme L’As, selon lequel “la journée du vendredi 26 février risque d’être chaude partout au Sénégal”.
Mais il se dégage “une piste sérieuse, lueur d’espoir au cœur de ce sale temps”, révèle le même journal, qui annonce “l’entrée en action de médiateurs qui doivent donner plus de précisions à leur initiative demain”.
“Pour cette énième levée de l’immunité d’un député, le profil du parlementaire qui doit suspendre son écharpe de député augmente la charge politique de la procédure qui ne fait pas l’unanimité, aussi bien au parlement que dans l’opinion nationale”, commente Kritik. Il prédit un “vendredi noir” pour le leader de Pastef.
“Nos compatriotes interrogés font part de leurs inquiétudes [et] de lendemains sombres”, lit-on dans Le Témoin Quotidien qui, en raison de l’actualité politique, considère le Sénégal comme “une cour d’aliénés”.
“On assiste à des crises de démence incontrôlables. Le psychiatre qui devrait mettre de l’ordre dans l’asile semble également atteint de folie. Tout autant que ses assistants qui sont dans leurs délires obsessionnels (…) Vous doutez de l’agitation psychiatrique de ce charmant pays ?” commente le même journal.
“Ousmane Sonko pourrait être livré à la justice, ce vendredi”, affirme Le Quotidien, qui annonce une marche des militants de Pastef et du Frapp prévue mardi, “avec ou sans l’autorisation” des autorités administratives de Dakar.
Autorisée ou pas, la marche prévue aura bien lieu, parce que “dans un pays démocratique, marcher ou manifester pacifiquement est un droit constitutionnel”, rapporte Le Soleil, citant un responsable de Pastef.
Le Témoin Quotidien se montre plus affirmatif que Le Quotidien en écrivant : “Tout porte à croire, en raison de la majorité mécanique dont dispose le pouvoir en place, que le leader de Pastef (…) va perdre son bouclier. Et être livré pieds et poings liés à la justice de ses adversaires.”
“Sans surprise ! Demain il fera chaud”, prévient Tribune, précisant qu’il ne s’agit pas d’une “prévision météorologique”, mais de “la mise à mort politique” d’un député.
“Sonko sur les pas de Khalifa”, lit-on dans Sud Quotidien. “La vague d’arrestations des militants, sympathisants et autres soutiens du leader de Pastef (…) dont la levée de l’immunité parlementaire est prévue demain à l’Assemblée nationale rappelle l’histoire de l’ancien maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, en 2017. Le même scénario se dessine”, poursuit-il.
“La justice à l’épreuve des tensions politiques”, titre EnQuête. Il pose la question de savoir si on assiste à “une crise de l’Etat de droit” au Sénégal.
“Face à la désacralisation du pouvoir judiciaire et à la crise de confiance des citoyens envers les institutions, le Sénégal vogue vers des lendemains incertains”, s’alarme le même journal.
“Même si le mal est profond, tout n’est pas perdu (…) dans ce contexte de tensions politiques”, ajoute EnQuête sur la base d’entretiens avec des experts.
Maderpost / Aps