Comme à Dakar, les manifestations des militants de l’ex-parti Pastef dans la diaspora sont souvent émaillées de violences. Après le saccage des consulats du Sénégal à Milan, Paris, Bordeaux au mois de juin dernier, l’ambassade du Sénégal à Ottawa a été aussi vandalisée le 1er août dernier par des manifestants qui dénonçaient l’emprisonnement de Ousmane Sonko pour appel à l’insurrection, atteinte à la sûreté de l’Etat, complot contre l’autorité de l’Etat… La police d’Ottawa a identifié 15 personnes ayant participé à ces évènements, qui se répètent un peu partout ces derniers mois.
DIASPORA – Dans la foulée de l’arrestation et du placement sous mandat de dépôt de Ousmane Sonko pour appel à l’insurrection, atteinte à la sûreté de l’Etat, complot contre l’autorité de l’Etat, des militants de l’ex-parti Pastef dans la diaspora avaient du mal à contenir leur colère. Par exemple, l’ambassade du Sénégal à Ottawa a été vandalisée le 1er août 2023 par des Sénégalais très touchés par l’emprisonnement du maire de Ziguinchor. En tout cas, la traque des casseurs est lancée. La Division centrale de l’Unité des enquêtes criminelles du Service de police d’Ottawa a ouvert une enquête pour voies de fait et méfaits à l’ambassade du Sénégal au Canada.
Elle sollicite évidemment l’aide de la population afin d’identifier quinze personnes qui prirent part à cette manifestation au niveau de la représentation diplomatique. Et les recherches ne risquent pas de traîner, car les visages des casseurs sont clairement identifiés sur la fiche de recherches de la Police canadienne. Lors des évènements, ils ont été filmés par les caméras de surveillance.
Dans la note publiée hier, la police d’Ottawa explique clairement : « Ce jour-là (1er août), peu avant midi, un groupe de manifestants pénétrèrent de force dans l’ambassade du Sénégal à Ottawa et y commirent plusieurs infractions, notamment : voies de fait, méfait de plus de 5000 $, entrée par effraction et complot visant la perpétration d’un acte criminel. »
La Section des enquêtes criminelles de la Division centrale d’Ottawa, qui a publié les photos des quinze personnes soupçonnées d’être à l’origine de ces actes, « en appelle au public pour aider à les identifier. Les policiers souhaitent également s’entretenir avec quiconque fut mêlé à ces événements ou en fut témoin… ».
Ces derniers mois, la contestation violente a traversé les frontières du pays et gagné les Etats où la diaspora sénégalaise est très présente. Des militants de l’ex-parti Pastef en Europe et en Amérique du Nord ont trouvé une nouvelle méthode de manifestations : saccager les bâtiments ou biens diplomatiques et/ou consulaires. Au mois de juin, le consulat du Sénégal à Paris avait été pris pour cible par des militants, passablement courroucés par la condamnation de Ousmane Sonko, jugé par contumace, à 2 ans de prison ferme pour corruption de la jeunesse par la Chambre criminelle du Tribunal de Dakar dans le cadre du dossier l’opposant à Adji Sarr. Les vitres de la porte principale ont été brisées, des slogans hostiles au gouvernement ont été griffonnés sur les murs. De « sérieux dommages » avaient été aussi subis à Bordeaux.
Le consulat du Sénégal à Milan a été aussi pris pour cible par des manifestants, qui avaient fait irruption à l’intérieur du bâtiment. Des Sénégalais d’Italie avaient aussi tenu un sit-in dans la ville pour dénoncer des comportements inqualifiables. Après la mise à sac de certains services, le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur avait pris la décision de fermer les consulats généraux du Sénégal à travers le monde pendant plusieurs jours pour des raisons sécuritaires.
Maderpost / Le quotidien.sn