Le naufrage d’un navire au large du nord-est de Madagascar lundi a fait au moins 64 morts, a-t-on appris auprès de la gendarmerie mercredi, un bilan actualisé après la découverte de 25 nouveaux corps. Peu de temps après, un hélicoptère, qui se rendait sur les lieux, s’est abimé en mer.
DRAME – Au moins 64 personnes ont péri dans le naufrage d’un navire au large du nord-est de Madagascar, lundi 20 décembre, tandis qu’un hélicoptère de l’armée de l’air qui participait aux secours s’est écrasé, a-t-on appris mercredi.
“Vingt-cinq corps ont été repêchés ce matin aux abords de l’île Sainte-Marie, probablement à cause des courants marins. Ce qui porte le total des morts à 64“, a confirmé à l’AFP le général de gendarmerie Zafisambatra Ravoavy.
Le navire avait embarqué quelque 130 passagers et 45 d’entre eux ont pu être sauvés. Il reste une vingtaine de disparus et les recherches se poursuivent.
Ce bateau en bois de transport de marchandises était parti lundi matin de la petite localité d’Antseraka en direction de Soanierana-Ivongo, près d’une centaine de kilomètres plus au sud sur la côte. Il n’était pas autorisé à embarquer des passagers, ont affirmé les autorités maritimes.
“D’après le rapport initial de nos agents sur place, le moteur aurait eu un problème technique“, a expliqué Adrien Fabrice Ratsimbazafy, représentant de l’APMF à Soanierana-Ivongo. “Le bateau s’est retrouvé à la merci des vagues et s’est échoué sur un récif“, a-t-il encore précisé.
La journée est devenue encore plus dramatique lorsqu’un hélicoptère de l’armée de l’air s’est écrasé au large des côtes, laissant deux disparus et deux survivants, dont le secrétaire d’État à la Gendarmerie qui a nagé près de douze heures pour rejoindre le rivage, a-t-on appris mardi auprès de la gendarmerie et des autorités maritimes.
L’hélicoptère transportait en outre trois gendarmes. L’un d’eux, éjecté en même temps que le secrétaire d’État et général, Serge Gellé, a également survécu. Les deux autres gendarmes, dont le pilote, sont portés disparus, selon ces sources.
Un coussin de siège de l’hélicoptère comme bouée de sauvetage
L’hélicoptère se dirigeait vers Antseraka, petite localité au large de laquelle le navire a fait naufrage lundi matin. Éjectés de l’hélicoptère, le secrétaire d’État et le gendarme survivants ont été retrouvés séparément par des riverains sur la plage de Mahambo, à environ 75 km au nord de Toamasina, la grande ville portuaire de l’est malgache, a précisé le directeur de l’autorité maritime, Jean-Edmond Randrianantenaina.
Selon lui, les deux hommes ont “été séparés en mer. Ils n’étaient pas ensemble“.
“Mon tour de mourir n’est pas encore arrivé, merci à Dieu” et “aux villageois et aux pêcheurs de Mahambo“, a déclaré dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, Serge Gellé, secouru par la population locale.
Les traits tirés, vêtu d’un treillis et allongé sur une chaise longue, le ministre, général de gendarmerie de 57 ans, a précisé n’avoir “aucune blessure, seulement froid“. “Je pourrai reprendre le travail d’ici 24 heures“, a-t-il assuré.
“Il a toujours pratiqué le sport avec beaucoup d’endurance. Et il a gardé ce rythme même en étant ministre, comme un jeune de 30 ans. Il a un moral d’acier, il a été rejeté par les vagues et il n’a pas lâché“, a-t-il ajouté, précisant que le général s’était servi d’un coussin de siège de l’hélicoptère comme bouée de sauvetage.
Le général Gellé fait partie des nouvelles recrues du président Andry Rajoelina et est entré au gouvernement à la faveur du dernier remaniement en août, après plus de 30 ans de carrière dans la gendarmerie.
La gendarmerie malgache a indiqué ne pas connaître dans l’immédiat les circonstances de la chute de l’hélicoptère. Les recherches se poursuivaient pour retrouver les deux occupants portés disparus.
Maderpost / France 24