Le leader du Grand Parti, Malick Gackou, a fait face à la presse hier mardi. L’ancien ministre des sports, a réitéré sa volonté d’être candidat pour la présidentielle de 2024 et a saisi l’occasion pour tirer à boulets rouges dans le jardin du « Macky », notamment sur la situation politico-judiciaire du pays et l’énigme du 3ème mandat. Maderpost publie intégralement, ci-dessous, son discours, à l’occasion de ce point de presse.
GRAND PARTI – Mesdames, messieurs les journalistes,
Mesdames, messieurs les membres du Grand Parti,
Chers invités,
Je voudrais tout d’abord remercier mes amis journalistes pour leur présence massive à cette conférence de presse que nous avons convoquée pour échanger sur la situation catastrophique de notre pays marquée, entre autres difficultés, par :
La hausse généralisée des prix des denrées de consommation courante ;
La situation du transport public ;
Le rapport de l’audit de la Cour des comptes ;
La question de la troisième candidature du président Macky Sall.
Pour ce qui concerne la hausse généralisée des denrées de consommation courante, je vous invite à relire ma déclaration en date du 06 novembre 2022 que j’avais faite à la suite des mesures prises par le Président Macky Sall pour soi-disant la réduction de la cherté de la vie.
Dans cette déclaration, j’avais assimilé ces mesures à des éléphants blancs car elles étaient statiques et ne pouvaient en aucune manière induire une baisse des prix des denrées de première nécessité.
En effet, sans une véritable politique de relance qui impulse en amont les nécessités de la production nationale pour freiner le processus chronique de décapitalisation de notre économie, il sera impossible de réduire structurellement les coûts et les prix. L’histoire nous a donné encore une fois raison. En effet, la fixation des prix d’autorité par le Président Macky Sall qui n’a pas tenu compte de la logique économique s’est soldée par un cuisant échec.
Contrairement à la baisse annoncée, nous assistons aujourd’hui à une hausse considérable et injustifiée des prix du carburant qui va avoir pour effets immédiats l’augmentation du prix de l’électricité et des tarifs du transport. Ceci va incidemment entrainer une augmentation généralisée des prix. Une telle situation ne pourrait pas être supportée par nos ménages déjà très éprouvée par la flambée incessante des prix.
Notre pays vient aussi de connaitre deux accidents tragiques de la circulation qui se sont soldés par un bilan très lourd d’une soixantaine de décès.
Le gouvernement du Président Macky Sall, encore dans l’émotion et la précipitation, a pris vingt-trois(23) mesures qui sont loin de régler la lancinante question de la sécurité routière.
Les mesures prises ont eu pour conséquences immédiates la grève des transporteurs qui dure depuis quelques jours entrainant ainsi des pertes considérables pour notre économie nationale.
Les transporteurs, dans un instinct de survie, protestent contre des mesures qu’ils jugent inopportunes et dangereuses pour leur corporation.
Le gouvernement et son ministre des transports, conscients de la justesse de certaines revendications, mais piqués par un orgueil mal placé, peinent à trouver une issue heureuse à cette grève qui n’a fait que trop durer montrant encore une fois leur incapacité à prendre en charge correctement les préoccupations de nos concitoyens, surtout dans ce secteur qui a plus que jamais besoin de renouveler son parc automobile et de pallier l’étroitesse des routes qui sont les principales causes des nombreux accidents.
La publication du rapport de la cour des comptes sur la gestion des fonds de la COVID 19 a sidéré tous les Sénégalais.
Comment comprendre qu’au moment où beaucoup de nos compatriotes cloitrés chez eux à cause de la pandémie et éprouvant toutes les difficultés du monde pour survivre, certains de nos dirigeants, sans foi ni loi, détournent ce fonds de guerre destiné à l’aide des populations les plus vulnérables ?
Ils ont fini de montrer leur manque de patriotisme et leur cupidité et doivent payer pour ces crimes commis. Nous attendons, conformément aux recommandations des auditeurs, que la justice se saisisse du dossier et que les coupables soient sévèrement punis car d’autres ont été condamnés pour moins que ça.
Le dernier point de mon propos introductif est relatif à la question de la candidature du président Macky sall à l’élection présidentielle de 2024.
Une telle candidature est à tout point de vue juridiquement, moralement et politiquement indéfendable.
Juridiquement, la lettre de l’article 27 de notre Charte fondamentale est on ne peut plus claire.
Même si certains esprits malveillants veulent faire persister des doutes, ou pourrait recourir, le cas échéant, à l’esprit de l’article et faire « éclairer la loi par l’histoire », comme le disait Montesquieu dans De l’esprit des lois.
Politiquement et moralement, la thèse d’une possibilité d’une troisième candidate ne peut pas prospérer pour la bonne et simple et simple raison que le président Macky Sall et ses affidés ont déclaré, urbi et orbi, que le mandat de 2019 était leur second et dernier mandat.
Alors, ils n’ont qu’à respecter leur parole, « gor ca wàx ja » et préparer la passation de pouvoir pour laisser le Sénégalais élire leur président en 2024 car leur PSE est un échec patent qui ne fait qu’enliser les Sénégalais dans la souffrance.
Maderpost / Mamadou Ba