Pour rappel, c’est avec le Code électoral consensuel de 1992 que l’opposition d’alors et la majorité socialiste avaient adopté les Articles L29 et L30 en vue de renforcer l’exemplarité et de restaurer la confiance des citoyens dans leurs institutions et acteurs politiques.
TRIBUNE – C’est pourquoi l’inique proposition de la nouvelle plate-forme F24 est un pied de nez à la moralisation de la vie politique et tentative malsaine d’octroyer une immunité et une impunité à vie aux politiciens.
Une telle initiative signifie qu’au Sénégal le vol, l’escroquerie, l’abus de confiance, le trafic de stupéfiants, le détournement de fonds publics et soustraction commis par les agents publics, la corruption et le trafic d’influence, la contrefaçon, la condamnation pour diffamation, viol, assassinat ne peuvent plus empêcher aux politiciens d’être candidats à tous les types d’élections.
Avec le F24 même « ceux qui sont condamnés en état de contumace ; les faillis déclarés soit par les tribunaux sénégalais, soit par un jugement rendu à l’étranger et exécutoire au Sénégal ; ceux contre qui l’interdiction du droit de voter a été prononcée par une juridiction pénale de droit commun » ne perdent plus leur droit de vote.
Avec la proposition des F24, il n’existe plus à proprement parler d’obligation pour un politicien de disposer un casier judiciaire vierge. Ils ne peuvent plus être privés du droit de vote encore moins d’être frappés d’inéligibilité ou peuvent exercer une fonction publique même avec une peine complémentaire. Ils peuvent être élus quel que soit leur forfaiture.
Les dispositions des Articles L29 et L30 ont été mis en place afin de prévenir le soupçon de corruption, de détournements de fonds publics et de pillages des biens de la nation et de promouvoir la probité du personnel politique.
Qu’à cela ne tienne !
Pour plus de moralisation de la vie publique et politique, il doit être interdit d’adhérer à un parti politique tout Sénégalais qui tombe sous le coup des articles L29 et L30 du code électoral que le F24 veut abroger.
Pour l’amour du Sénégal,
Vive la République !
Par Moustapha Diakhaté
Maderpost