Au moins 31 personnes sont mortes et quelque 500 000 ont dû quitter leurs habitations en Somalie en raison d’inondations dues à des pluies incessantes, a indiqué dimanche un ministre somalien.
DRAME – Des responsables gouvernementaux ont confirmé la mort de 31 personnes « mais il est possible que le bilan soit plus élevé », a déclaré Daud Aweis, le ministre de l’Information.
Et « un demi-million de personnes ont fui leurs maisons en raison des inondations », a-t-il ajouté, avertissant que 1,2 million d’autres pourraient être touchées.
La Somalie connaît depuis début novembre des pluies incessantes, dues au phénomène météorologique El Niño, qui ont inondé habitations et terres agricoles.
Les plus importantes destructions ont eu lieu dans la région de Gedo (sud), et dans celle de Hiran (centre) où la rivière saisonnière Shabelle a submergé des routes et emporté des habitations dans la ville de Beledweyne.
El Niño amplifie actuellement les précipitations de la saison des pluies dans la Corne de l’Afrique, avec de graves conséquences également en Éthiopie (au moins 20 morts) et au Kenya (au moins 15 morts).
La Somalie, dont la majorité des 17 millions d’habitants vit de l’élevage et de l’agriculture, est l’un des pays les plus vulnérables au changement climatique, subissant des phénomènes météorologiques extrêmes, avec une fréquence et une intensité accrue.
L’agence humanitaire des Nations Unies, OCHA, a assuré la semaine dernière que le pays était confronté à « des inondations qui n’arrivent qu’une fois par siècle ».
Selon OCHA, la situation est exacerbée par l’impact combiné d’El Niño et du « dipôle de l’océan Indien », une divergence des températures de surface de la mer entre les zones occidentales et orientales de l’océan.
El Niño, généralement associé à une augmentation des températures, à des sécheresses dans certaines parties du monde et de fortes pluies dans d’autres, devrait se prolonger jusqu’en avril, a annoncé mardi l’Organisation météorologique mondiale (OMM).
Ce phénomène météorologique a déjà fait des ravages dans l’est de l’Afrique.
D’octobre 1997 à janvier 1998, de gigantesques inondations, à la suite de pluies torrentielles, y avaient fait plus de 6000 morts dans cinq pays.
D’octobre à novembre 2006, des inondations provoquées par des pluies inhabituelles pour la saison avaient causé la mort en Somalie de plus de 140 personnes, victimes des eaux, des crocodiles ou d’une épidémie de malaria.
Fin 2019, au moins 265 personnes sont mortes et des dizaines de milliers ont été déplacées en deux mois de pluies incessantes dans plusieurs pays.
Maderpost / La presse