L’annonce de cette compensation financière a été critiquée par Kiev, qui a réclamé d’abord les conclusions de l’enquête sur l’accident.
INTERNATIONAL -L’Iran va verser « 150 000 dollars ou l’équivalent en euros » à chacune des familles des 176 victimes du crash d’un avion de ligne ukrainien, abattu en janvier au-dessus de Téhéran, a annoncé mercredi 30 décembre la présidence iranienne.
Les forces armées iraniennes ont reconnu le 11 janvier avoir abattu « par erreur » trois jours plus tôt le Boeing assurant le vol d’Ukraine International Airlines entre Téhéran et Kiev peu après son décollage.
Le drame a entraîné la mort de tous les passagers et de l’équipage, en majorité des Iraniens et des Canadiens, pour beaucoup binationaux.
Une délégation ukrainienne était allée en octobre à Téhéran pour de nouvelles discussions sur une possible compensation financière de la part de l’Iran. Le ministre ukrainien des affaires étrangères avait dit en juillet espérer obtenir la plus grande compensation financière possible afin d’alléger « la douleur et le deuil » des proches des victimes.
L’annonce de cette compensation financière a toutefois été critiquée par Kiev, qui a réclamé d’abord les conclusions de l’enquête. « Etablir les causes de la tragédie et traduire en justice ceux qui en sont responsables doit être un important prérequis », a réagi un porte-parole de la diplomatie ukrainienne, Oleg Nykolenko. Kiev a dit toujours attendre « un projet de rapport technique » sur les circonstances de l’accident
Mauvais réglage d’un radar
Plus tôt mercredi, le ministre iranien du transport et du développement urbain, Mohammad Eslami, avait déclaré que « le compte rendu final » du crash serait « bientôt » mis à la disposition du public « en persan et en anglais ». « Le propriétaire de l’avion, l’Ukraine, et Boeing étaient présents pour l’enquête », a-t-il précisé.
Le Canada, qui a perdu 55 ressortissants et 30 résidents permanents dans l’accident, avait réaffirmé en octobre sa volonté de « travailler sans relâche afin que les familles des victimes puissent obtenir les réponses qu’elles méritent ».
Le jour du crash, les défenses aériennes de l’Iran étaient en état d’alerte maximale par crainte d’une attaque américaine. L’Iran s’attendait à une réplique de Washington après avoir attaqué une base utilisée par l’armée américaine en Irak, en riposte à l’élimination du général Ghassem Soleimani, artisan de la stratégie régionale de l’Iran.
La direction de l’aviation civile iranienne a affirmé que le mauvais réglage d’un radar d’une unité antiaérienne avait été la principale « erreur humaine » à l’origine de la catastrophe. « Cette compensation n’empêche pas la poursuite de l’aspect pénal de l’affaire devant l’autorité judiciaire compétente », a assuré mercredi la présidence iranienne.
Maderpost/ Le Monde