Au moins huit personnes, dont cinq femmes et deux enfants, ont été tuées au cours d’une attaque mercredi dans un village de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), selon des sources locales contactées par l’AFP.
NORD-KIVU – “Vers une heure du matin, huit civils ont été tués” à Bungushu, dans la province du Nord-Kivu, a indiqué sous couvert d’anonymat un membre de la Croix-Rouge locale présent sur place. Au moins quatre d’entre eux “ont été tués avec des haches“, a-t-il ajouté, précisant que les corps de quatre autres avaient “été retrouvés dans des toilettes” (des trous de latrines).
Un membre de la société civile confirme ce bilan, également sous couvert d’anonymat. Il ne précise pas l’identité des assaillants mais déclare que, mardi soir, “des éléments du M23 (Mouvement du 23 mars, groupe armé majoritairement tutsi) étaient visibles dans la cité“.
Le Baromètre sécuritaire du Kivu (KST), réseau d’analystes basés dans l’est de la RDC, a déclaré sur son compte Twitter que “le M23 est soupçonné” d’avoir commis cette attaque contre des civils au cours de “la poursuite d’un (combattant) Nyatura CMC“, un groupe armé majoritairement hutu, opérant dans la zone.
Isaac Kibira, un responsable administratif du groupement Tongo, dans lequel Bungushu est situé, a déclaré à l’AFP que “les éléments du M23 ont fait incursion dans le village de Bungushu et ont massacré la population, plus ou moins neuf personnes ont perdu la vie“.
Pourtant soupçonné d’avoir commis cette attaque, le M23 a condamné mercredi dans un communiqué “les tueries (…) qui ont eu lieu dans la nuit du 4 au 5 juillet 2023, à Bungushu, Tongo et leurs environs“, en les attribuant aux “forces du gouvernement de Kinshasa“.
La rébellion du M23 a repris les armes fin 2021 et s’est emparée de vastes pans de territoire du Nord-Kivu, dans l’est de la RDC frontalier du Rwanda et de l’Ouganda. Depuis le début, Kinshasa accuse le Rwanda d’armer cette rébellion et de combattre à ses côtés, ce qu’ont corroboré des experts de l’ONU bien que Kigali s’en défende.
“Les meurtres et viols commis sans relâche par le M23 sont favorisés par le soutien militaire que les commandants rwandais apportent au groupe armé rebelle“, affirmait l’organisation américaine Human Rights Watch dans un rapport publié en juin.
En fin d’année dernière, l’ONU avait de son côté accusé le M23 d’avoir tué plus de 170 civils en novembre dans le village de Kishishe, à une quinzaine de km au nord de Bungushu.
Maderpost / Africanews