Des centaines de roquettes ont été tirées de la bande de Gaza vers Israël mercredi, peu de temps après de nouvelles frappes israéliennes ayant fait sept morts dans le territoire palestinien, portant à 22 le nombre de personnes y ayant péri depuis mardi.
PALESTINE – Il s’agit de l’escalade la plus importante entre des groupes armés palestiniens à Gaza et Israël depuis août 2022.
Des sirènes d’alerte à la roquette ont retenti dans le secteur de Tel-Aviv, a constaté une journaliste de l’AFP, tandis que d’autres se sont déclenchées dans les villes de Sdérot, Ashdod et Ashkelon. Les services de secours n’ont pas fait état de blessé.
D’après l’armée israélienne, plus de 270 roquettes ont été tirées vers Israël.
Dans un communiqué commun, les groupes armés à Gaza ont indiqué avoir tiré “des centaines de roquettes”, promettant à l’“ennemi” israélien “des jours sombres” en cas d’escalade. “La résistance est prête pour toutes les options”, ont-ils affirmé.
– Efforts de médiation –
Le Jihad islamique, ciblé par les frappes israéliennes depuis mardi, avait promis une “réponse de même ampleur que les crimes contre notre peuple et nos combattants”.
A Gaza, le ministère de la Santé a fait état de sept morts mercredi dans les raids israéliens.
Figure parmi les victimes une fillette de 10 ans, dont la dépouille a été vue par un journaliste de l’AFP à l’hôpital al-Chifa de la ville de Gaza. Quatre combattants du Front populaire de libération de la Palestine ont également été tués, a indiqué cette organisation dans un communiqué.
L’armée a indiqué avoir ciblé “plus de 40 rampes de lancement de roquettes et d’obus de mortier” appartenant au Jihad islamique, après avoir visé des combattants.
Mardi, 15 personnes, dont quatre enfants, avaient péri, d’après les autorités de Gaza. Le Jihad islamique, qualifié de “terroriste” par Israël, l’Union européenne et les Etats-Unis, a annoncé que plusieurs de ses combattants avaient été tués.
Au pouvoir à Gaza depuis 2007, le mouvement islamiste Hamas s’est entretenu avec l’Egypte, le Qatar et l’ONU, médiateurs traditionnels, pour apaiser la situation, d’après un porte-parole, Taher al-Nounou.
“L’Egypte mène des efforts intensifs et prend contact pour (…) restaurer le calme”, a indiqué mercredi une source égyptienne à l’AFP, sous couvert d’anonymat.
La bande de Gaza, territoire exigu miné par la pauvreté et le chômage où sont entassés 2,3 millions de Palestiniens sous blocus israélien depuis 16 ans, a été le théâtre de plusieurs guerres avec Israël depuis 2008.
“Peu de gens sont dans la rue. J’ai l’impression qu’une guerre va éclater, il y a de la tension et de la peur”, a dit à l’AFP Monther Abdallah, un habitant de Gaza de 50 ans.
Autour du territoire palestinien, les habitants des localités israéliennes ont trouvé refuge dans des abris et les écoles sont fermées dans un rayon de 40 kilomètres du territoire palestinien, selon la radio publique israélienne.
Amos Guetta, un résident d’Ashkelon de 58 ans, a dit à l’AFP être à la fois “angoissé et satisfait que quelque chose soit fait pour empêcher” les tirs de roquettes.
– “Nous sommes prêts” –
“Nous sommes prêts pour une possible opération renforcée et des frappes fortes sur Gaza”, a affirmé le Premier ministre Benjamin Netanyahu, lors d’une réunion avec des responsables du sud d’Israël.
Des échanges de tirs avaient déjà eu lieu entre Gaza et Israël la semaine dernière, déclenchés par la mort dans une prison israélienne d’un responsable du Jihad islamique en grève de la faim.
En août 2022, trois jours d’affrontements entre Israël et le Jihad islamique avaient causé la mort de 49 Palestiniens, dont au moins 19 enfants d’après l’ONU. Environ 200 roquettes avaient été tirées de Gaza vers Israël, faisant trois blessés.
En Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967, deux membres de la branche armée du Jihad islamique ont été tués mercredi lors d’une incursion israélienne près de Jénine (nord).
Depuis début 2023, au moins 132 Palestiniens, 19 Israéliens, une Ukrainienne et un Italien ont été tués dans des violences liées au conflit israélo-palestinien, selon un décompte de l’AFP à partir de sources officielles israéliennes et palestiniennes.
Ces statistiques incluent, côté palestinien, des combattants et des civils parmi lesquels des mineurs, et côté israélien, en majorité des civils dont des mineurs, et trois membres de la minorité arabe.
Maderpost / Seneweb