La violence politique jadis temporelle est désormais une réalité dans l’espace politique. Depuis l’annonce des Locales du 23 janvier prochain, la tension est montée d’un cran dans le champ politique. Faisant l’analyse de cette situation, le journaliste Ibrahima Bakhoum et le directeur exécutif de l’Ong 3D, Moundiaye Cissé, indexent les hommes politiques.
LOCALES 2022 ET VIOLENCES – Directeur exécutif de l’ONG 3D, Moundiaye Cisse remarque qu’au Sénégal, la violence a toujours été conjoncturelle, c’est-adire passagère. Mais aujourd’hui, poursuit-il, elle commence à être une violence structurelle comme dans les pays où il y a la guerre et/ou la violence est devenue la règle et la paix l’exception. En conséquence, si on n’y prend pas garde, on va vers une violence structurelle, avertit le directeur exécutif de l’ONG 3D.
D’âpres lui, cette violence enflammée par les réseaux sociaux et la diversité médiatique s’enracine.
Or, dit-il « auparavant, des foyers de violences ne trouvaient pas de cadre d’amplification ». En l’espèce, appuie M. Cisse, « c’est l’Etat qui doit prendre ses responsabilités, surtout la majorité, en faisant preuve d’exemplarité. Ce, du fait que les tenants du pouvoir sont les garants de la stabilité, de la paix ».
Bizarrement, souligne-t-il, « on constate que les sources de la violence au contraire parfois émanent des tenants du pouvoir. Par exemple : le phénomène des nervis a été encouragé avec les événements de mars. Quand on voit des nervis à côté des forces de l’ordre, sans sanction, ni appel à la raison de la part des tenants du pouvoir. Ce qui peut créer l’effet Talion. Le président de la République doit prendre de la hauteur et garder sa sérénité en toute circonstance. C’est au président de ne pas inciter à la confrontation qui doit être évitée ».
Pour Ibrahima Bakhoum, « il n’appartient pas au Président d’y verser de l’huile quelle que soit la raison. Quand il fait une comparaison entre l’opposant qu’il avait été et l’homme de pouvoir qu’il est aujourd’hui, il ne faut pas oublier que l’homme de pouvoir a les pouvoirs de tous les sénégalais entre ses mains ».
Il précise cependant dans la foulée que le chef de l’Etat a dit qu’il veut des élections apaisées en conseil des ministres.
C’est, selon M. Bakhoum, ce que l’on attend de lui, qu’il calme les esprits. « La violence exacerbée peut arriver a un niveau tel que celui qui aura le plus a perdre, c’est le président de la République. Parce que c’est la mode maintenant dans le monde. Cela dit, tous les acteurs politiques ont intérêt à ce qu’il y ait des élections libres et transparentes », conclut M. Bakhoum.
Maderpost / L’As