Englué dans plusieurs scandales pour faits de << corruption, de déclarations frauduleuses et d’enrichissement illicite>> au Mali, puis incarcéré quelques mois avec l’avènement à la tête du pays de la junte militaire dirigée par le général Assimi GOITA, avant d’être libéré, voilà le « sulfureux » homme d’affaires malien, Ibrahim KARAGNARA, vendeur de bazin (marque ganila) à Bamako qui rebondit à Dakar, capitale sénégalaise où il s’est vu attribuer par l’ex-président Macky SALL deux gros marchés de construction des universités de Tambacounda et de Matam dans la plus grande opacité.
SENEGAL – Coûts des travaux de construction surfacturés hors normes, rétropédalage du cabinet architecte désigné qui rechigne de valider les plans ont précipité les arrêts systématiques des chantiers sur injonction du Premier ministre Ousmane SONKO qui a senti l’odeur nauséabonde des marchés. Un audit dans la foulée a été lancé. Révélations insoupçonnées exclusives de Confidentiel Afrique.
Après Bamako, le « KARAGNARAGATE » brûle les 2 chantiers universitaires
Le Malien Ibrahim Karagnara est loin d’être un enfant de cœur. Après avoir fui son pays natal pour « corruption, abus de confiance et enrichissement illicite » et un emprisonnement de quelques mois, le délinquant malien qui a établi ses quartiers en 2022 dans la capitale sénégalaise (Dakar) s’est reconverti dans le secteur du BTP et de l’immobilier. Grâce à l’entregent de Farba NGOM selon des sources autorisées crédibles parvenues à Confidentiel Afrique, l’entrepreneur malien KARAGNARA a pu se rapprocher de l’ancien Président Macky SALL. Il a été beaucoup question de business lors de leur première audience glisse une source digne de foi. Lancés par le Président Macky SALL depuis 2022, les chantiers de construction des deux universités: Matam et Tamba sont tombés finalement dans l’escarcelle du délinquant entrepreneur malien. Deux marchés attribués sans aucun appel d’offres international ou restreint à Ibrahim KARAGNARA par l’ancien président sénégalais, foulant au pied l’orthodoxie juridique et technique des codes des marchés en vigueur. Qu’à cela ne tienne, sous la barbe et le nez des entreprises sénégalaises, Macky SALL file l’onctueux fromage à la société ROYAL BTP, enregistrée et notariée pourtant en Côte d’Ivoire.
Un véritable scandale financier, qui accable et donne le tournis.
Au cœur de cette nouvelle affaire aux contours hallucinants, léguée au nouveau pouvoir par le régime sortant, l’homme d’affaires malien Ibrahim Karagnara, PDG de la société ROYAL BTP, tenez- vous bien non enregistrée au Sénégal, mais plutôt en Côte d’Ivoire, brasse un pactole estimé à 104 milliards au titre des surfacturations pour les deux marchés (universités de Tambacounda et Matam).
Dans ce scandale qui met à nu, une fois de plus, les pratiques malsaines érigées en règle d’or par le régime Macky Sall et ses ouailles, l’heureux bénéficiaire du jackpot selon des informations exclusives de Confidentiel Afrique, a facturé l’université de Matam à 107 milliards de FCFA et celle de Tambacounda à 83 milliards de FCFA. Des coûts exorbitants qui donnent le tournis. Selon plusieurs experts du milieu, ces marchés ont été manifestement surfacturés au quadruple !.
Après avoir fui son pays natal pour des faits de corruption et des déclarations frauduleuses dans des marchés de dotation de carburant et d’équipements militaires, sur recommandation de la présidence d’Ibrahim Boubacar KEITA, Ibrahim KARAGNARA avait joué des « quilles » après un emprisonnement qui a duré quelques mois à Bamako (République du Mali) suite au paiement d’une caution versée par des hommes d’affaires issus de sa communauté. Il va rebondir dans la capitale sénégalaise où le président Macky Sall l’accueille à bras ouverts et le recycle. Sans appel d’offres, l’ancien locataire du Palais lui file, en 2023, l’onctueux fromage des marchés de construction des deux nouvelles universités; celles de Tambacounda et de Matam.
Arrêt des travaux et audit immédiat des deux marchés
Avec cette manne financière, Ibrahim Karagnara s’est tapé une villa de luxe à Dakar grâce à l’entregent d’une poignée de hauts dignitaires du régime Macky SALL. Selon des informations de Confidentiel Afrique, le délinquant malien entretient une proximité avec Farba Ngom, député, griot et coursier du président Macky Sall. Les deux marchés de construction des universités de Tambacounda et de Matam ont été obtenus sous le magistère du Ministre de l’Enseignement Supérieur Cheikh Oumar Hanne.
Sur place, à Tambacounda, nous nous sommes rendus sur le chantier de l’université où juste quelques bâtiments sortent de terre. On découvre une supercherie ubuesque au fil de nos investigations. Aucune enseigne sur l’identité détaillée du maitre d’ouvrage délégué, du bureau d’études et du bureau architecte. Que du vent! Selon nos informations, le sulfureux homme d’affaires malien prend le malin plaisir de faire travailler une main d’œuvre moins chère. Une vieille habitude qui le tenaille.
Le Premier ministre Ousmane Sonko a confirmé nos investigations, lors de ses deux meetings tenus à Tamba et à Matam, sur l’opacité des deux marchés attribués au délinquant-entrepreneur malien qui a pris goût d’établir ses quartiers dans la fraîcheur de la capitale sénégalaise. Les révélations du chef du gouvernement donnent des sueurs froides. Morceaux choisis : «Le budget (prévu pour la réalisation de l’université de Matam) aurait permis de construire deux à trois universités… des logements de professeurs, construits sur moins de 150 m² en R+1, ont été facturés à 1,6 milliard de francs CFA chacun ». Le constat final est sans appel: pour l’université de Matam, «l’entrepreneur a lui-même reconnu la surfacturation et a proposé de construire une digue pour protéger l’université des inondations. Je lui ai dit que nous le recontacterions après l’audit pour établir les responsabilités. Fort de cela, Ousmane Sonko a instruit les autorités du ministère de l’Enseignement supérieur en vue de surseoir aux travaux de construction entamés et dont en première ligne le ministre Dr Abdourahmane DIOUF, lequel devra surveiller ses arrières et redoubler de vigilance dans la gestion de ces chantiers. Il avait vite vanté les prouesses de l’entrepreneur à l’occasion d’une visite des chantiers à Tambacounda, sans maîtriser les contours du marché.
Rétropédalage brusque du bureau architecte
Selon des sources autorisées parvenues à Confidentiel Afrique, vu la gravité des surfacturations hors normes, le bureau d’architecture commis depuis l’entame des marchés a opté de pédaler à la cadence d’un crapaud. Selon nos informations, il aurait refusé de valider les travaux jugés exorbitants et hors coûts pour des raisons de surfacturations. 140 milliards de FCFA de surfacturations. Quel gâchis ! Annoncée en grandes pompes à deux reprises, la pose de la première pierre de l’université de Tambacounda (Sénégal Oriental) s’est effectuée au finish en catimini. A l’insu même du président du Conseil départemental Mamadou Kassé dit-on.
Cette attribution de marchés ouvre une nouvelle série de scandales financiers de plus qui prouve à quel point la mafia malienne, qui s’est exportée au pays de la Téranga avait pris place au cœur de la République aux allures de métastase sous le magistère du Président Macky SALL. Les faits sont gravissimes. Aux nouvelles autorités de prendre rapidement les mesures qui s’imposent pour rectifier le tir et sanctionner les acteurs de ce scandale au goût amer.
Par Hugues DESORMAUX (Confidentiel Afrique)
IBRAHIMA KARAGNARA : Le parcours d’un gredin de Bamako à Dakar
Comment revendre à 210 millions un camion acheté à seulement 29 millions de cfa? Soit l’acheteur est un gros niais, soit le marchand est un usurier ou bien il y a entente dans la transaction entre les parties. Quel que soit le cas, il y a un abus délibéré, intentionnel que la loi punit.
Ibrahim KARAGNARA a fait de cette pratique de malversation sa méthode commerciale comme fournisseur de matériels et équipements militaires au Mali et maintenant comme promoteur immobilier au Sénégal.
Nous vous racontons, dans les détails le parcours de ce vautour de Bamako qui a atterri à Dakar et qui engloutit des milliards frauduleusement avec la complicité d’agents publics.
Au mois de mai 2014, soit un an après l’élection Ibrahim Boubacar Keita comme président du Mali, le ministère de la défense et des anciens combattants signe avec le sieur Ibrahim Karagnara un contrat relatif à la fourniture de camions de transport de troupes, de camions citernes et de pièces de rechange.
M. Karagnara est alors Directeur général de Commerce International pour le Mali (CIM) une société à responsabilité illimitée qui établit une facture TTC de 9 milliards 959 millions 230 mille 680 FCFA.
Le Président Ibrahim Boubacar Keita initie dans la foulée sa fameuse loi d’orientation et de programmation militaire avec un budget de 1200 milliards. A sa chute en août 2020, un audit est lancé sur le marché d’acquisition des matériels et équipements militaires soupçonné d’être un creuset de malversations.
Il apparaît alors une surfacturation estimée à 3 milliards de nos francs concernant le marché n°004 MDAC/DFM-2018 attribué par entente directe à Ibrahim Karagnara, PDG de CIM, portant acquisition de 78 camions de transport et citerne d’une valeur 9,43 milliards de F CFA. En fouillant plus loin, le Bureau du Vérificateur déterre le marché de 2014 attribué au même Ibrahim Karagnara qui a vendu un camion à 210 milliards alors le prix réel selon le Bvg est de 29 milliards.
L’homme d’affaires est interpellé et incarcéré, ses comptes gelés. Il sera libre comme par surprise quelque temps après sans que le commun des Maliens y comprennent quelque chose.
Le marché malien étant brûlant, M. Karagnara s’aventure sur les terres sénégalaises. CIM, connue au Mali comme compagnie industrielle malienne, prête ses services comme Compagnie immobilière malienne et adosserait sa renommée sur la Société africaine d’ingénierie et de réalisation une Société de droit Burkinabè à vocation panafricaine, spécialisée dans les activités de Bâtiments et Travaux Publics et dans les réalisations industrielles.
Maderpost / H D / Confidentiel Afrique