Le président Bassirou Diomaye Faye a demandé au gouvernement, hier, en conseil des ministres, de créer une commission chargée de l’indemnisation des victimes des violences politiques survenues au Sénégal au cours des trois dernières années.
INDEMNISATION – « Le président de la République s’est […] dit particulièrement soucieux du renforcement de la réconciliation nationale. Celle-ci passe, à son avis, par la justice dans le traitement adéquat des cas des victimes des évènements de janvier 2021 à février 2024, notamment les familles endeuillées et les blessés », affirme le communiqué du Conseil des ministres.
La même source précise que cette commission « devra s’atteler, dans les meilleurs délais, à identifier les victimes et à procéder à l’évaluation des préjudices subis, ainsi qu’à la prise en charge effective des blessés en cours de traitement ».
Des dizaines de personnes ont été tuées dans les violences politiques survenues au Sénégal entre février 2021 et février 2024, selon diverses sources. De nombreux blessés ont également été dénombrés.
Des centaines personnes accusées d’être à l’origine de troubles à l’ordre public et d’avoir commis d’autres délits ont été arrêtées et placées en détention pendant plusieurs mois.
La plupart d’entre elles, des militants de Pastef notamment, l’actuel parti au pouvoir, ont été libérées en février et mars derniers sans être jugées, rappelle l’Agence de presse sénégalaise.
Quid de l’amnistie ?
Si le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye a demandé au Premier ministre, Ousmane Sonko, de créer « une commission d’indemnisation des victimes des évènements [survenus] de janvier 2021 à février 2024 », la question de l’amnistie n’a pas été évoquée.
Les députés avaient étalé, en mars 2024, leurs divergences au sujet de ce projet de loi portant amnistie générale.
Malgré tout, l’Assemblée nationale avait adopté, le mercredi 6 mars 2024 ledit projet de loi. Une loi qui amnistie « tous les faits susceptibles de revêtir la qualification d’infraction criminelle ou correctionnelle commis entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024, tant au Sénégal qu’à l’étranger, se rapportant à des manifestations ou ayant des motivations politiques ».
Maderpost