Le bilan des victimes du puissant tremblement de terre qui s’est produit lundi à la frontière entre la Syrie et la Turquie s’alourdit de manière considérable au fur et à mesure que les services de secours des différentes régions des deux pays déblayent les décombres. Au moins 386 personnes sont mortes en Syrie tandis que 284 décès ont été rapportés en Turquie. La Belgique a d’ores et déjà offert son aide suite à la catastrophe. L’Union européenne a annoncé avoir envoyé des équipes de secouristes en Turquie.
SEISME – Au moins 284 personnes ont été tuées en Turquie et plus de 2.000 blessées, dans sept différentes provinces, d’après les premières données de l’agence gouvernementale de gestion des catastrophes (Afad) qui dénombre près de 1.800 immeubles effondrés.
Selon la télévision syrienne, 239 personnes ont été tuées dans l’effondrement d’habitations et 648 blessées dans plusieurs villes dont Alep (nord), deuxième cité de Syrie. Des victimes ont également été recensées à Hama (centre) ainsi que Lattaquié et Tartous, sur la côte méditerranéenne. Un précédent bilan faisait état de 237 morts dans les zones sous contrôle du régime syrien.
Dans les régions tenues par les rebelles, proches de la Turquie, ce sont les Casques blancs, des secouristes qui se mobilisent dans ces zones, qui ont recensé le nombre de victimes. “Cent quarante-sept civils sont morts et plus de 340 blessés selon un bilan provisoire, dans la province d’Idleb et les environs d’Alep”, dans le nord du pays, ont annoncé les Casques blancs sur Twitter, ajoutant s’attendre à une “hausse importante” du nombre de victimes, “des centaines de familles se trouvant encore sous les décombres”.
Dans un communiqué, les Casques blancs ont déclaré ces régions “sinistrées” et appelé les organisations humanitaires internationales à “intervenir rapidement” pour venir en aide à la population locale. Le séisme a provoqué des scènes de panique dans le nord de la Syrie où les habitants se sont rués dehors, à pied ou en voiture, malgré les pluies torrentielles, ainsi qu’au Liban voisin où les secousses ont été fortement ressenties.
Pas d’informations sur d’éventuelles victimes belges
Quelque 200 Belges sont enregistrés auprès du SPF Affaires étrangères dans les régions qui ont été frappées, tandis que huit personnes ont indiqué qu’elles étaient actuellement en voyage dans les zones sinistrées. Les Affaires étrangères ne disposent pas d’information à ce stade sur d’éventuelles victimes belges, ont-elles indiqué à l’agence Belga.
Les Affaires étrangères sont en contact permanent avec les autorités locales par l’intermédiaire de leurs représentants diplomatiques présents en Turquie et en Syrie. L’Ambassade de Belgique à Ankara tentait lundi matin de contacter tous les ressortissants belges se trouvant dans les régions touchées. Il est demandé à tous les Belges qui se trouvent dans les régions sinistrées et qui ne sont pas inscrits auprès des Affaires étrangères de le faire.
Selon l’institut sismologique américain USGS, le tremblement de terre d’une magnitude de 7,8 a eu lieu à 04H17 locales (01H17 GMT), à une profondeur d’environ 17,9 kilomètres. L’épicentre se situe dans le district de Pazarcik, dans la province de Kahramanmaras (sud-est), à 60 km environ à vol d’oiseau de la frontière syrienne.
Ce séisme est le plus important en Turquie depuis le tremblement de terre du 17 août 1999, qui avait causé la mort de 17.000 personnes, dont un millier à Istanbul. “Nous entendons des voix ici et là-bas. Nous pensons que peut-être 200 personnes se trouvent sous les décombres”, a déclaré un secouriste dépêché devant un immeuble détruit de Diyarbakir, selon des images diffusées sur la chaîne NTV.
Les secousses, ressenties dans tout le sud-est du pays, ont également été ressenties au Liban et à Chypre, selon des correspondants de l’AFP. Des bâtiments ont été détruits dans de nombreuses villes du sud-est du pays, selon les images diffusées par les médias turcs, laissant redouter un bilan beaucoup plus lourd.
Un correspondant de l’AFP à Diyarbakir, grande ville du sud-est du pays, a vu un immeuble effondré, avec des secouristes à pied d’oeuvre pour essayer de dégager des personnes des décombres. Sur Twitter, des internautes turcs partageaient l’identité et la localisation de personnes prises au piège sous les décombres dans plusieurs villes du sud-est du pays. Le maire de la ville d’Adana, Zeydan Karalar, a déclaré que deux immeubles de 17 étages et 14 étages avaient été détruits, selon la chaîne TRT.
Appel à l’aide internationale
“Toutes nos équipes sont en alerte. Nous avons émis une alarme de niveau quatre. C’est un appel y compris à l’aide internationale”, a indiqué le ministre turc de l’Intérieur Süleyman Soylu sur la chaîne Haberturk. “Nos équipes sont en état d’alerte pour secourir les survivants”, ont aussi affirmé les Casques Blancs syrien, des secouristes engagés dans les zones rebelles en Syrie, sur Twitter. 50 répliques ont été enregistrées en Turquie, selon l’Afad.
Le gouverneur de la province de Gaziantep a appelé les habitants à se rassembler dehors malgré le froid, tandis que le chef du Diyanet, l’organisme public turc chargé d’encadrer le culte, à appeler les Turcs dans le besoin à trouver refuge dans les mosquées. Les secouristes turcs et la défense civile ainsi que les pompiers syriens étaient à l’oeuvre lundi matin pour tenter d’extraire d’éventuelles victimes des décombres, selon les médias locaux.
La Turquie est située sur l’une des zones sismiques les plus actives du monde. Fin novembre, un tremblement de terre de magnitude 6,1 a frappé le nord-ouest de la Turquie, faisant une cinquantaine de blessés et des dégâts limités, selon les services de secours turcs. En janvier 2020, un séisme de magnitude 6,7 a frappé les provinces d’Elazig et de Malatya (Est), faisant plus de 40 morts. En octobre de la même année, un tremblement de terre de magnitude 7 en mer Égée avait fait 114 morts et plus de 1.000 blessés en Turquie.
L’UE envoie des équipes de secours en Turquie
L’Union européenne a envoyé des équipes de secouristes en Turquie, frappée par un violent séisme qui touche aussi la Syrie, a annoncé lundi le commissaire européen à la gestion des crises Janez Lenarcic.
“À la suite du tremblement de terre survenu ce matin en Turquie, nous avons activé le mécanisme de protection civile de l’UE (…) Des équipes des Pays-Bas et de Roumanie sont déjà en route”, a tweeté le responsable européen. Cette aide répond à une demande de la Turquie, a précisé un porte-parole de la Commission européenne.
Le secrétaire-général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a également écrit sur Twitter que la Turquie recevra le soutien de ses partenaires de l’organisation politico-militaire.
La Belgique fait offre d’aide à la Turquie
La Belgique est prête à offrir de l’aide à la Turquie, frappée cette nuit par un tremblement de terre dévastateur, a indiqué lundi la ministre des Affaires étrangères Hadja Lahbib, sans encore détailler la nature de l’assistance possible. “La Belgique suit de près la situation. Nous sommes solidaires de la population en Turquie et sommes prêts à offrir notre aide”, a déclaré la cheffe de la diplomatie belge sur Twitter.
La ministre se dit “dévastée” par les pertes en vies humaines et présente ses condoléances aux familles endeuillées, tout en souhaitant un prompt rétablissement aux blessés. “Alors que le nombre de morts devrait s’alourdir, nos pensées vont également aux populations du nord de la Syrie et des autres régions touchées dans les États voisins, qui abritent de nombreux réfugiés et personnes déplacées”, ajoute-t-elle.
La France propose “une aide d’urgence”
La France est “prête à apporter une aide d’urgence aux populations” en Turquie et en Syrie après le violent séisme qui a tué des centaines de personnes dans les deux pays, a déclaré Emmanuel Macron.
“Des images terribles nous viennent de Turquie et de Syrie après un tremblement de terre d’une force inédite”, a réagi le président français sur Twitter. “Nos pensées vont aux familles endeuillées.”
L’Allemagne, “bouleversée”, enverra de l’aide
L’Allemagne enverra de l’aide dans les régions victimes du violent séisme. “Nous suivons, bouleversés, les nouvelles du séisme dans la région frontalière entre la Turquie et la Syrie. Le nombre de morts ne cesse d’augmenter. Nous pleurons avec les familles et tremblons pour les personnes ensevelies. L’Allemagne va bien entendu envoyer de l’aide”, a écrit le chancelier dans un message sur twitter.
Poutine présente ses condoléances et offre son aide à la Turquie et à la Syrie
Selon un communiqué publié par le Kremlin, M. Poutine a présenté au dirigeant turc Recep Tayyip Erdogan ses “sincères condoléances” et a assuré que la Russie se tenait prête à “apporter l’aide nécessaire”. Dans un autre communiqué, adressé à Bachar al-Assad, il a exprimé sa “tristesse” et proposé “toute l’assistance nécessaire” de Moscou après cette catastrophe.
Dans le même temps, le ministère russe des Situations d’urgence a promis deux avions de sauveteurs à la Syrie et à la Turquie, selon l’agence de presse russe TASS.
Israël propose son aide à la Turquie
Israël a annoncé lundi avoir offert son aide à Ankara à la suite du séisme meurtrier ayant frappé la Turquie et la Syrie. “À la demande du gouvernement turc, j’ai ordonné à toutes les autorités de se préparer immédiatement à fournir une assistance médicale et des secours”, a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans un communiqué.
“Nous déciderons du départ d’une délégation dans les plus brefs délais”, a-t-il ajouté. Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a laissé entendre à la presse que le départ de l’aide attendait encore le feu vert des autorités turques. Israël et la Turquie, pays musulman, ont parachevé en janvier la reprise complète de leurs relations diplomatiques, après plusieurs années de crise.
Maderpost / Seneweb