Le nouveau gazoduc germano-russe controversé Nord Stream 2 ne sera pas autorisé à fonctionner en cas de nouvelle « escalade » en Ukraine, a déclaré Annalena Baerbock, nouvelle ministre des Affaires étrangères allemande. Le G7 a quant à lui menacé la Russie de subir des « conséquences massives et un coût sévère » si elle menait une agression militaire contre Kiev.
ALLEMAGNE – En raison de la situation sécuritaire tendue, « il a été convenu entre les Américains et l’ancien gouvernement allemand » d’Angela Merkel « qu’en cas de nouvelle escalade, ce gazoduc ne pourrait entrer en service », a déclaré Annalena Baerbock, cheffe de la diplomatie allemande. Les Occidentaux accusent la Russie depuis quelques semaines de préparer une éventuelle invasion de l’Ukraine, malgré les démentis du Kremlin.
Ce gazoduc, ardemment soutenu à la fois par Vladimir Poutine et Angela Merkel, est très critiqué par nombre de pays. Les États-Unis et plusieurs pays est-européens, à commencer par la Pologne, s’inquiètent d’une trop grande dépendance de l’Europe à l’égard de la Russie de Poutine.
Par ailleurs, l’Ukraine, jusqu’ici l’un des grands pays de transit du gaz russe vers l’Europe, redoute de faire les frais de ce projet qui la contourne et d’en être économiquement et diplomatiquement affaiblie.
Front uni du G7
Plus tôt dans la journée, les ministres des Affaires étrangères du G7 ont affiché un front uni face à Moscou. Dans une déclaration commune, les chefs de la diplomatie du Canada, de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, du Japon, du Royaume-Uni, des États-Unis ainsi que le Haut Représentant de l’Union européenne appellent la Russie à la « désescalade » et à « la recherche de solutions diplomatiques ».
« Nous sommes unis dans notre condamnation du renforcement de la présence militaire et du discours agressif de la Russie à l’encontre de l’Ukraine », écrivent-ils, réaffirmant leur « soutien sans faille à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine ».
Ce que nous avons vu ce week-end, c’est une voix unie des nations du G7, qui représentent 50% du PIB mondial, affirmant très clairement qu’en cas d’incursion en Ukraine, les conséquences pour la Russie seraient très lourdes. Nous avons envoyé un message uni très clair à Vladimir Poutine depuis cette réunion du G7. Nous voulons que la Russie mette fin à son agression contre l’Ukraine et nous sommes très clairs sur le fait qu’il y aurait de graves conséquences si cette incursion avait lieu. Il s’agit de dissuader la Russie d’entreprendre cette action.
Menaces de sanctions américaines
La menace de sanctions sans précédent a été formulée ces derniers jours par Washington, et notamment par le président Joe Biden qui s’est entretenu avec son homologue russe Vladimir Poutine. Une responsable américaine présente à Liverpool avait assuré samedi 11 décembre qu’il était encore possible de résoudre « par la diplomatie » cette nouvelle crise ukrainienne.
Pour cela, le gouvernement américain a annoncé qu’il dépêchait sa secrétaire d’État adjointe chargée de l’Europe, Karen Donfried, en Ukraine et en Russie de lundi à mercredi 15 décembre.
Si la Russie « décide de ne pas emprunter cette voie » diplomatique, « il y aura des conséquences massives et un prix important à payer, et le G7 est absolument uni là-dessus », avait déjà prévenu la responsable américaine.
Le pape François a déclaré ce dimanche prier pour « la chère Ukraine », espérant « que les tensions soient désormais résolues par un dialogue international sérieux, et non par les armes ».
Maderpost / Rfi