Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Abdourahmane Diouf, considère que le mandat de l’actuel recteur de l’UCAD, Pr Ahmadou Aly Mbaye, a expiré depuis l’année dernière. Constatant cette situation qu’il assimile à une carence du Conseil d’administration de l’institution, le ministre a saisi celui-ci pour signaler le terme de la mission du recteur et demander le lancement de l’appel à candidatures en vue de son remplacement.
ENSEIGNEMENT SUPERIEUR – Le Conseil d’administration a signifié au ministre «qu’il n’avait pas d’éléments pour constater la fin du mandat et encore moins pour pouvoir procéder à l’appel à candidatures». Cette réponse des administrateurs, révélée par le recteur de l’UCAD lui-même dans un entretien paru ce lundi dans Le Soleil, a jeté un froid dans les rapports entre ces derniers et la tutelle.
Invité à livrer sa position sur cette crise, Pr Ahmadou Aly Mbaye a déclaré qu’il n’est «pas la personne qualifiée pour parler de [son] mandat». Concédant juste que «les arguments juridiques brandis des deux côtés ne manquent pas».
Le recteur de l’UCAD d’expliquer : «Ce qui se déroule actuellement sous nos yeux, c’est l’expression d’une incompréhension entre la tutelle et un organe délibérant de l’UCAD qu’est le Conseil d’administration. Ce genre d’incompréhension est assez habituelle pour moi, car résultant d’un choc entre deux légitimités : la légitimité de la tutelle qui est celle du bailleur- il y a bien un adage qui dit ‘qui paie commande’- et la légitimité des organes des universités, qu’ils tirent de la loi et des principes universellement reconnus sur les libertés académiques et l’autonomie des organes qui en est le corollaire.»
Malgré la complexité de la situation, Pr Ahmadou Aly Mbaye «ne désespère pas que les deux parties finissent bien à arriver à un consensus qui préservera l’image de l’État de droit respectant et protégeant les libertés académiques […], et qui prenne aussi en charge les frustrations de la tutelle».
Maderpost / Seneweb