Thiès s’engage dans la lutte contre l’insécurité routière en mettant en place un comité ad hoc regroupant les représentants de toutes les catégories du secteur des transports routiers Thiès, placé sous la tutelle du gouverneur en vue d’élaborer un plan local a dit, mardi, à l’APS le directeur général de l’Agence nationale de sécurité routière (ANASER).
SECURITE ROUTIERE – Cheikhou Oumar Gaye participait à un comité régional de développement dédié à la sensibilisation sur la sécurité routière à Thiès.
Cette rencontre s’inscrit également dans le cadre de la vulgarisation de l’ANASER, une agence publique placée sous la tutelle du ministère en charge des Transports terrestres et dont les activités ont démarré en juin 2022.
Elle est contrôlée par un conseil de surveillance, composé de neuf membres issus de divers secteurs, et est placée sous la coupe d’un haut conseil de la sécurité routière, logé à la présidence de la République.
Selon M. Gaye, un comité ad hoc sera mis sur pied à Thiès pour qu’il serve de bras armé à l’ANASER dans le cadre de l’élaboration d’un plan local de lutte contre la sécurité routière.
Il a par ailleurs indiqué que les recommandations des acteurs seront reversées dans la Stratégie nationale de lutte contre l’insécurité routière.
Les acteurs de divers sous-secteurs des transports routiers – syndicalistes, regroupements de chauffeurs, de mototaxis – de la région de Thiès avaient formulé des recommandations pour réduire l’insécurité routière, lors d’une rencontre de sensibilisation tenue à la gouvernance de Thiès.
Ces recommandations ont trait notamment à la formation, à travers la création d’un établissement de formation aux métiers de la route. Un autre point concerne le déploiement de l’ANASER jusqu’au niveau départemental, ainsi que l’implication des acteurs dans la définition des politiques de lutte contre l’insécurité routière.
D’autres recommandations portent sur des aspects classiques, comme le renforcement du contrôle routier, les tracasseries, le non-respect du code de la route, le renouvellement du parc automobile, dont l’âge moyen des véhicules est de 25 ans.
L’assainissement du secteur du transport, a été aussi demandé, avec en ligne de mire le transport irrégulier des « war gaïndé », décrié par les transporteurs.
Ce à quoi l’adjoint administratif du gouverneur Téning Faye Bâ a répondu en rassurant que les autorités travaillent sur la question et que les résultats seront bientôt visibles.
Le Sénégal a souscrit à l’objectif de réduire de moitié les décès et les blessés enregistrés sur la route sur la décennie 2021-2030, conformément aux dispositions de la Conférence ministérielle mondiale sur la sécurité routière tenue à Stockholm (Suède), en février 2020.
N’ayant pas été atteint dans la plupart des pays adhérents, cet objectif qui avait été fixé pour la décennie 2011-2020, a été reconduit.
Pour Cheikhou Oumar Gaye, ancien directeur des transports routiers, cet objectif qui se décline en une baisse de 5% par an, est « à notre portée ».
Il estime que certaines mesures comme la généralisation des centres de contrôle technique dans les régions, permettent d’être confiant quant à la possibilité d’atteindre les résultats escomptés.
La touche particulière de l’ANASER sera de coordonner toutes les activités de lutte contre l’insécurité routière, de réaliser l’audit des infrastructures routières.
Elle devra aussi assurer la contre-expertise du contrôle technique de véhicule, appuyer la formation des acteurs, des forces de défense et de sécurité et des sapeurs-pompiers pour leurs interventions post-accident.
L’ANASER se chargera aussi, selon son directeur général, de la centralisation et de la publication des données d’accidents, pour permettre à l’autorité d’avoir un outil d’aide à la décision.
L’introduction de la sécurité routière dans les programmes d’éducation à partir de la case des tout-petits est aussi une innovation que propose cette agence.
Selon des données de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et de la Banque mondiale, 1,350 million de morts et 50 millions de blessés sont enregistrés par an dans le monde, suite à des accidents de la route.
Au Sénégal, environ 4.000 accidents sont comptabilisés par an, causant 745 morts et provoquant des pertes de l’ordre de 160 milliards FCFA pour l’économie sénégalaise. Ce qui équivaut à 2% du PIB, selon des statistiques présentées lors de cette rencontre.
Maderpost / Aps