Des propriétaires de parcelles désaffectées dans la commune de Thiès Nord ont constitué un comité pour obtenir la restitution de leurs terrains, des champs aujourd’hui réattribués à des tierces personnes, a appris l’APS.
FONCIER – Patrice Faye élu président de comité à l’issue d’une assemblée constitutive à Thionakh, a fustigé “amèrement” la réattribution de parcelles qu’il considère comme un “patrimoine” qui leur a été légué par leurs parents et grands-parents.
Selon lui, les parcelles en question n’avaient pas été attribuées par la mairie, mais étaient affectées à titre de “dédommagement”, à des populations de la zone.
Il s’agissaient de champs qu’ils cultivaient et qui avaient fait l’objet d’un lotissement, avec l’extension de la ville, a-t-il expliqué.
“Quinze à vingt ans après, ce sont ces parcelles que les autorités de Thiès ont prises, sous le prétexte qu’elles n’ont pas été construites, pour les attribuer à d’autres personnes. Ce que nous trouvons inconcevable”, a dit M. Faye, au terme d’une assemblée générale constitutive.
Le comité entend mobiliser “comme un seul homme” ses membres répartis entre Thially, Petit Thially, Extension, Thiallaw, Thionakh, Pognine, pour “dire à l’autorité que rien ne (le) fera reculer”, dans sa lutte pour rentrer dans ses droits, a dit son responsable.
Il a regretté le fait, selon lui, qu’en lieu et place d’une sommation, avant l’exécution de la mesure de désaffectation, une simple annonce a été diffusée à la radio, à l’insu de la “plupart des personnes concernées”.
Interpellé sur la question, Dénéba Sall, président de la commission domaniale à la mairie de ville, a précisé que “ce n’est pas la mairie de ville qui leur a repris ces parcelles”, même s’il précise que “la désaffectation entre dans un cadre légal”.
Ces parcelles étaient attribuées entre 1994 et 1996, une période durant laquelle les collectivités territoriales n’étaient pas compétentes sur les questions foncières, a-t-il dit.
C’est le gouverneur de l’époque qui avait attribué lesdites parcelles, a-t-il noté.
Selon M. Sall, il était écrit sur les attributions que les attributaires devaient entrer en contact avec les services des domaines, pour une “régularisation totale”.
Les mêmes documents prévenaient aussi que tout attributaire qui n’aurait pas mis en valeur sa parcelle au bout de deux ans, “pouvait la perdre”.
Il a indiqué que de la même manière que la commission présidée par le maire de la ville, Talla Sylla avait procédé à des désaffectations à Thiès ouest, Mbour 1, 2, 3 et 4, à Sud stade, Grand Standing, elle l’a fait dans la commune de Thiès nord.
Dans cette partie de la ville, devenue un quartier résidentiel, beaucoup de parcelles non construites, s’étaient transformées en dépotoirs d’ordures, a relevé l’agent municipal.
Après un recensement de ces espaces, les autorités avaient, selon lui, fait un communiqué pendant trois mois, pour demander aux attributaires de parcelles de se rapprocher des services compétents pour une “régularisation totale, afin de ne pas perdre ces parcelles”.
Au bout de la période prévue, le service des impôts et domaines a effectué un “toilettage”, pour extirper les demandes de bail, titres fonciers.
Après l’approbation par le préfet du département du procès-verbal , les titres ont été remis aux nouveaux attributaires, qui avaient déposé des demandes de parcelles à usage d’habitation.
Maderpost / APS