Environ 300 maisons ont été démolies jeudi et vendredi au quartier Mbour 4 Extension, situé sur une partie de la forêt classée de Thiès et dont les occupants affirment avoir reçu l’assurance d’être régularisés, a-t-on appris dimanche du président du collectif regroupant les habitants de cette zone.
DEMOLITION – S’adressant à la presse après avoir rendu compte à ses mandants d’une rencontre, la veille, avec le maire de la ville de Thiès Talla Sylla, Souleymane Diémé a estimé à environ 300 le nombre de maisons démolies jeudi et vendredi par la Direction de la surveillance et du contrôle de l’occupation du sol (DSCOS) à Mbour 4 Extension.
Selon Souleymane Diémé, les occupants des habitations concernées avaient reçu des pouvoirs publics que leurs maisons seraient régularisées.
Aussi il dit ignorer d’où la DSCOS a reçu l’ordre de démolir ces habitations.
Selon M. Diémé, six des 12 jeunes arrêtés, alors qu’ils manifestaient contre la conduite de l’opération, ont été libérés samedi.
Le maire de la ville de Thiès Talla Sylla, par ailleurs conseiller spécial du président de la République, après s’être rendu sur le site, samedi, avait reçu des dirigeants du collectif pour les entretenir des démarches qu’il a menées, afin qu’une solution soit trouvée.
“Il (Talla Sylla) nous a dit qu’il en a discuté avec le président (de la République) et son conseiller, et il a été décidé de revoir les choses, afin que ceux que le président avait promis de régulariser reçoivent leur maison”, a rapporté M. Diémé.
Il a été dès lors convenu d’une suspension des démolitions et de l’arrêt de tous les travaux de construction sur le site de Mbour 4 Extension, qu’il s’agisse des occupants actuels ou des titulaires de lettres d’attribution.
Selon le vice-président du collectif, Talla Sylla “a pris sur lui l’engagement de travailler à ce que toutes les personnes impactées soient dédommagées”.
Dia suggère que soient commis des experts assermentés, afin qu’ils évaluent l’ampleur des dégâts “à leur juste mesure”.
Les 2.500 personnes qui occupaient le site sur une partie de la forêt classée située à l’ouest de la ville, ont été recensés en 2018, et leurs noms sont consignés dans un registre dont les autorités gardent une copie, a dit le président du collectif, précisant qu’il n’ y a aucune possibilité de s’infiltrer, via des lettres d’attribution.
Jugeant “triste et déplorable” la destruction de ces maisons, fruits de plusieurs années d’économies, Amadou Dia a dit ne pas être rassuré par la suspension annoncée de l’opération. “S’ils doivent arrêter, ils doivent arrêter pour de bon”, dit-il.
Le préfet de Thiès, Moussa Diagne, interrogé par plusieurs médias sénégalais, dont le quotidien Enquête, assure que ces démolitions ont été conduites conformément à la loi.
“Nous sommes dans une forêt classée, et il n’est donné à personne la possibilité d’avoir une autorisation de construire dans la forêt classée. La plupart de ces habitants construisent leurs maisons pendant la nuit”, a-t-il indiqué.
Selon lui, malgré les nombreuses sommations et interpellations de la Direction de la surveillance et du contrôle de l’occupation du sol, “les populations ont fait comme si elles n’avaient rien entendu ou rien vu”.
S’y ajoute que des “irrégularités notoires ont été constatées”, qui ont amené l’autorité administrative à déployer une action publique ayant conduit à la démolition des maisons concernées, pour “remettre l’envers à l’endroit”.
Maderpost / Aps