Les responsabilités semblent partagées dans la crise survenue entre le 1er, le 3ème pouvoir et le 4ème pouvoir dans l’affaire Papa Alé Niang.
RUBRIQUE – L’infection grandissante de la société par le virus digital ou la digitalisation universelle de l’écosystème de la communication et de l’économie, des services et de l’éducation est une donnée incontournable de la mondialisation. “L’ubérisation ( du nom de l’entreprise Uber) ou la plateformisation est un phénomène récent qui englobe les domaines de l’économie et de l’information , et consistant à l’utilisation de services permettant aux professionnels et aux clients de différents services de se mettre en contact direct, de manière quasi instantanée, grâce à l’utilisation d’une plateforme numérique “.cf. Wikipedia.
Seules l’éducation et la formation basées sur les valeurs religieuses et socio culturelles peuvent constituer des pare-feux naturels contre l’invasion exponentielle des réseaux sociaux difficiles à domestiquer. C’est une véritable supercherie de la part du ministre de la communication et de l’économie numérique que de vouloir engager le président de la république dans une bataille perdue d’avance. Il suffit d’interroger l’expérience des gouvernements américains, chinois et russes sur les échecs répétitifs qu’ils ont essuyés sur ce terrain où le virus digital ou numérique a fini par s’incruster dans l’ADN du corpus culturel sociétal. Aujourd’hui on peine encore à comprendre le rôle et la mission des organes de contrôle de supervision des médias que sont le Conseil de Régulation de l’Ethique et de la Déontologie- CORED et le CNRA qui n’ont pas su intervenir de manière intelligente dans cette histoire de Pape Alé Niang !
Si le CORED avait correctement joué son rôle, une simple interpellation ou un ferme avertissement servi(e) à Pape Alé allait suffire à bloquer toute autosaisie du procureur, ou toute plainte contre le journaliste dans ce brulant fait d’actualité. Le CORED n’a pas joué son rôle dissuasif dans cette affaire. Il en est de même du CNRA. A vrai dire, le conflit entre le premier pouvoir et le 4ème qu’est la presse relève d’erreur de casting dans le choix des Dg et Pca de ces deux structures qui sont devenues des refuges pour recaser des amis complètement amortis au plan professionnel. Jetez un coup d’œil du côté de l’Aps, ce sont les mêmes erreurs de casting qui provoquent de tels chocs entre deux pouvoirs qui ne peuvent pas s’autoexclure du champ de l’information. Que devient le Bureau d’information gouvernementale- BIG dans cette crise de communication, au lieu d’exposer sans briefing ajusté le porte parole du gouvernement ? « Comment à l’avenir éviter ou réduire de telles infractions ? »
Le journaliste a certes le droit de protéger ses sources, mais l’Etat doit aussi verrouiller les documents classés confidentiels ou secrets défense, et surtout être en mesure d’identifier l’origine de la fuite de tout document de cette nature, publié dans la presse et ou détenu par un non ayant droit. Ce qui passe par le retour à l’orthodoxie administrative et aux systèmes de codification individualisée. Cela suppose de nommer des hommes et des femmes qu’il faut, à la place qu’il faut. Une véritable opération de nettoyage de l’administration s’impose pour responsabiliser les commis au bon profil, sortis prioritairement de l’ENAM, ou reprofilés par cette structure indispensable dans un état régalien. Sinon bonjour les dégâts ! Une véritable introspection collective (ndeup) devrait être impérativement convoquée dans l’espace étatique pour remettre les choses en ordre. Car les fautes sont partagées dans cette affaire Pape Alé Niang. Et le président de la république, clef de voûte des institutions ainsi que dame justice : le 3ème pouvoir vont en prendre une vilaine ride, du fait de l’externalisation de ce combat pour plus d’équilibre démocratique. Ce qui pouvait être évité si les fondamentaux de l’autorité étatique étaient entretenus par la sacralité du secret professionnel.
Papa Mody Sow Journaliste consultant
Maderpost