Aussitôt après la sortie du Collectif pour la défense du patrimoine foncier de Thiès, les maires de la Ville de Thiès apportent la réplique. Pour Lamine Diallo, Pape Bassirou Diop et Alioune Sow respectivement maires des communes de Thiès Nord, Thiès Est et Thiès Ouest, l’ex-juge Ibrahima Amadou Dème emprunte une mauvaise piste. «Il est écrit qu’une personne attributaire d’une parcelle qui ne la valorise pas après deux ans d’attribution, l’administration procède immédiatement à la désaffectation» rappelle Lamine Diallo.
FONCIER – «Ce ne sont pas des Thiessois qui parlaient hier, mais des politiciens bien identifiés qui étaient demandeurs de parcelles. Non servis, ils se transforment en donneurs de leçons. Nous nous sentons diffamés. Il est trop facile de se lever et porter des accusations sur d’honnêtes citoyens. Il dit que la Cour suprême sera saisie, nous aussi nous n’écartons rien pour laver notre honneur», avertit le maire de Thiès Nord.
Dans leur sortie, ces édiles s’en prennent directement à l’ancien magistrat devenu homme politique. «Le juge Dème est un gars qui se croyait intelligent et qui est pris dans son propre piège quand il démissionnait de l’administration et les conséquences sont désastreuses pour lui. l veut se faire un nom en politique en portant des accusations gratuites sans fondement», lance Lamine Diallo.
À propos de l’attribution et la désaffectation des parcelles, il explique le processus : «Nous sommes dans une ville organisée. Il y a une commission compétente sur le foncier. Elle est dirigée par le maire de la Ville, Talla Sylla. Depuis que nous sommes à la tête des trois communes, il n’y a pas eu de lotissement. Donc comment le juge Dème peut parler de bradage foncier ?» s’interroge le maire, membre du parti Rewmi d’Idrissa Seck.
Puis, il avoue que des parcelles ont été affectées à des personnes, «d’honnêtes citoyens mais malheureusement, ces parcelles n’ont pas était valorisées. Donc une désaffectation a été faite. Il n’y a rien d’illégal en cela», se dédouane-t-il.
À la ville de Thiès aussi, le président de la commission domaniale, Dénéba Sall, conteste la sortie d’Ibrahima Amidou Dème et son collectif. Selon M. Sall, les procédures de désaffectation de parcelles ont toujours été respectées à la lettre. Et, concernant la bretelle de l’entrée de Thiès sur l’avenue Caen, Dénéba Sall estime que l’ex magistrat «fait dans l’amalgame car, sur cette assiette, il s’agit d’un titre foncier.»
Maderpost / Emedia