La dette publique française est remontée de 0,4 point au troisième trimestre atteignant désormais 113,7% du Produit intérieur brut (PIB), selon l’Insee. Elle s’était déjà accrue au deuxième trimestre.
FRANCE – La dette publique de la France s’alourdit encore davantage. Elle est, en effet, remontée de 0,4 point au troisième trimestre atteignant désormais 113,7% du Produit intérieur brut (PIB), selon les chiffres publiés par l’Insee, ce vendredi.
Plus précisément, entre juin et septembre, la dette a gonflé de 40 milliards d’euros et s’établissait à la fin du trimestre à 2.956,8 milliards d’euros.
Au 2e trimestre, elle s’était déjà accrue, cette fois de 6,2 milliards et représentait alors 113,3% du PIB. Bien loin de l’objectif fixé par le traité européen de Maastricht de 1992 qui prévoit que la dette publique d’un Etat membre ne doit pas excéder 60% de son produit intérieur brut (PIB).
En France, ce seuil est largement dépassé depuis 20 ans.
L’explication de l’accélération de l’endettement constatée par l’Insee ce vendredi est à chercher en premier lieu du côté des dépenses de l’Etat dont la contribution à la dette publique « augmente de 36,4 milliards d’euros après +16,3 milliards au trimestre précédent », détaille l’Insee.
À l’issue du troisième trimestre, la dette de l’Etat atteignait 2.345 milliards d’euros.
La dette des administrations de sécurité sociale a aussi grossi (de 8,8 milliards) au troisième trimestre et s’établissait fin septembre à près de 300 milliards d’euros.
À l’inverse, les collectivités locales se sont désendettées à hauteur de 6,2 milliards d’euros sur la période, et ont ramené leur endettement à 241,7 milliards d’euros.
Plus généralement, c’est la crise sanitaire qui a, en premier lieu, alourdi la dette publique française. Cette dernière était en 2019, avant le début de l’épidémie, de 97,6% du PIB avant de grimper à 115,7% en 2020.
En cause, les nombreuses mesures prises au nom du « quoi qu’il en coûte » pour soutenir les entreprises notamment.
En parallèle, la pandémie et les confinements et couvre-feu à répétition ont mis à l’arrêt un grand nombre de secteurs de l’économie.
Et alors que le monde entier connaissait une forte reprise de l’activité, cette dernière a été durement ébranlée par le déclenchement de la guerre en Ukraine, le 24 février.
De nouveau, l’Etat français a mis la main au portefeuille ces derniers mois pour soutenir les ménages et entreprises face à la flambée des prix de l’énergie.
« Nous ne pouvons pas vivre dans l’illusion d’une dette gratuite »
En juillet dernier, le président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, avait alerté sur l’état de la dette publique. « Nous ne pouvons pas vivre dans l’illusion d’une dette gratuite », avait-il prévenu, faisant de la charge de la dette son « principal point de préoccupation ».
La charge de la dette désigne l’ensemble des intérêts que l’Etat s’engage à payer lorsqu’il emprunte de l’argent sur les marchés financiers, en plus du remboursement à une échéance précise du montant emprunté qu’on appelle le « principal ».
Pour autant, en août, l’agence de notation Fitch Ratings a maintenu à « AA » la note de la dette française à long terme.
Cette note, importante car elle influence les conditions auxquelles le pays peut emprunter de l’argent sur les marchés financiers, est la troisième meilleure sur l’échelle de notation de Fitch, qui compte 22 échelons, et correspond à un émetteur de haute qualité.
Mais ce signe encourageant est néanmoins à nuancer puisqu’il était, de nouveau, assorti d’une perspective « négative ». « Le Covid-19 a laissé une dette publique nettement plus élevée que les années précédentes », avait, ainsi, souligné Fitch Ratings dans un communiqué.
Maderpost / La Tribune / Afp