Sophie Leuthe So de son nom d’artiste sera dans les prochaines heures à Dakar pour une exposition qui durera au moins quarante-cinq jours à l’hôtel Sokhamon, a-t-elle confirmé ce vendredi 3 mai 2024 à Maderpost.
EXPOSITION – So, comme bien d’autres artistes, aurait dû être dans la capitale sénégalaise pour les besoins de la 15e Biennale de l’art contemporain africain de Dakar initialement prévue du 16 mai au 16 juin 2024 reportée finalement du 7 novembre au 7 décembre de la même année par les nouvelles autorités étatiques comme l’indique un communiqué de presse du ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports.
« Ce report, par-delà les contraintes et les aléas induits par le contexte national et international, tient à la volonté des nouvelles autorités en charge du secteur d’organiser la Biennale dans des conditions optimales, à la hauteur de son envergure et de sa réputation de rendez-vous historique des amateurs d’art du monde », explique effectivement le communiqué, arguant « le schéma organisationnel défini autour du thème général ‘The Wake, l’éveil, le sillage’, sous la Direction artistique de Mme Salimata Diop, critique d’art et commissaire d’exposition, de même que la programmation des expositions officielles ‘In’ avec les deux pays mis à l’honneur que sont les Etats-Unis d’Amérique et la République de Cabo Verde, sont maintenus ».
Rendez-vous est donc pris pour la fin d’année mais que dire des billets d’avion achetés, des réservations d’hôtel, des engagements financiers, des investissements opérés par certains artistes certainement invités ailleurs en fin d’année ? Que dire de la notoriété du rendez-culturel dakarois ayant dépassé les limites des frontières sénégalaises ?
Des questions en suspens dont les réponses seront connues prochainement, mais d’ici là, l’artiste des chaînes de machines qu’elle raidit sur un socle pour mettre debout les amas de fer collectés comme l’écrit un Farafinaculture lors d’une exposition à Abidjan, vient montrer à Dakar ses personnages en fils… d’aluminium, “tissés fil après fil, lien après lien” pour que chacun d’eux “devienne un ensemble de fils qui se sont tissés entre eux pour le rendre possible”.
Ces liens faits d’aluminium que les visiteurs découvriront à l’exposition de Dakar représentent ainsi “des personnages, remplis de leurs rêves, de leurs réussites et de leurs échecs”, dit So, relevant que la matière “issue de déchets d’usine promise à une destruction certaine” retrouvent une nouvelle vie, “se lient, se recomposent et une fois de plus transforment la matière en une histoire nouvelle”.
Car chez So, “chaque pensée, chaque rêve, chaque prière est un lien… avec l’uni-vers”. La convergence d’où est-ce qu’on vienne ou provienne.
La vie qu’elle insuffle à ces fils issues de marmite de la femme africaine que bon nombre d’entre nous très peu branchés voient comme de la ferraille sans intérêt fait de la personne “un ensemble de liens se tissant à l’intérieur et à l’extérieur de lui-même” . Enchevêtrement. Comme dans la vie où tout se tisse, se lie.
L’occasion nous est donnée, durant 45 jours, de découvrir les personnages, le rêve, la projection sortis de fils d’aluminium que ses mains d’artiste font vivre fièrement dans les salons mariés au monde de la peinture et de la sculpture. Si l’on savait déjà que chez So, ampoule, fils de fer, chaînes ne se perdent pas mais se transforment, Dakar découvrira la nouvelle vie des fils, pardon des fils d’aluminium.
Connue à Abidjan qu’à Accra, la veilleuse des éveilleurs prend date avec Dakar pour un rendez-vous de liens et tissage tout en alu… durant 45 jours au Sokhamon.
Maderpost