PRESIDENTIELLE – Les propos tenus et diffusés sur les réseaux sociaux et quelques sites d’information (voir ci-dessous) par Ousmane Sonko, leader de Pastef et candidat à la présidentielle de février 2019, dans le cadre d’une discussion publique, peuvent s’avérer lourds de conséquences arithmétiques défavorables pour lui, si les électeurs et certains membres de l’opposition venaient à le trouver trop radical à l’arrivée. Quand bien même ses propos pourraient être tenus sous des chaumières par des Sénégalais qui constateraient de visu des immeubles et autres expressions ostentatoires de richesse d’hommes politiques ou de fonctionnaires et qu’ils penseraient tout bas donc «criminels», les propos exprimés sans fard et non sans excuses pour leur dureté, dans le contexte «de 2000 à aujourd’hui», font dire à quelques titres de la place qu’Ousmane Sonko a «dérapé» et est donc allé trop loin. Les Sénégalais, eux, apprécieront, prêts ou non à entendre un discours d’une telle tonalité en ouolof : «Non politiciens sont des criminels. Si on regroupait et fusillait ceux qui ont diriger le Sénégal depuis 2000, on ne commettrait aucun pêché, excusez le ton.». Qu’est-ce qui a bien pu pousser le leader de Pastef à être aussi « violent » si l’on en juge par les échos de la presse ? Aurait-il pesé l’onde de choc d’une telle déclaration non pas seulement dans le champ social mais encore dans la classe politique ? Ou bien se veut-il le chantre d’une vision nouvelle qui passe par une rupture radicale avec de lourdes conséquences pour les défaits, ou corse-t-il son discours pour créer un phénomène de rejet massif d’une classe politique dont plusieurs membres se comptent dans l’opposition, pour avoir séjourné dans les gouvernements d’une des deux alternances ? Dans un texte «Œuvres morales» de la Procure, un texte s’adressant à un jeune homme se destinant à la politique, propose «un portrait sage et vertueux que se doit d’incarner un homme qui veut gouverner les autres ». Le texte présente des qualités « indispensables à cet engagement », telle que la «tempérance, l’humité, l’honnête, l’équité, le sens du bien commun et l’honneur». ©Electre 2018. Mais Sonko, pour reprendre toujours le même texte, ne dit-il pas ceci : «En entrant dans les affaires publiques, il faut nous dépouiller de l’avarice et de l’argent, comme un fer gâté par la rouille et qui souillerait notre cœur, reléguer ces vices chez les cabaretiers et les banquiers, nous en éloigner nous-mêmes le plus qu’il est possible, et regarder tout homme qui s’enrichit dans une administration publique comme un sacrilège qui vole sur l’autel, dans les tombeaux, dans la bourse de ses amis, et se rend coupable de trahisons et de parjures ; comme un conseiller inique, comme un juge infidèle à son serment, comme un magistrat corrompu, un homme enfin souillé par tous les vices. » ? Maderpost ]]>
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