Accusés par une partie de l’opinion d’avoir adopté la tactique du «motus et bouche cousue» dans le débat autour des contrats pétroliers et gaziers remis au goût du jour par le reportage de la chaine BBC News Afrique intitulé : «un scandale à 10 milliards de dollars», une affaire qui éclabousse fortement Aliou Sall, frère du président Macky Sall, certains partis de l’opposition bottent en touche.
CORRUPTION – Interpellés par Sud quotidien, lundi 17 juin, les responsables du Parti démocratique sénégalais (PDS), du Grand parti (GP) et du Parti de l’unité et du rassemblement (PUR) réfutent ainsi tout silence sur ce scandale présumé et apportent des précisions.
Alors que le débat sur le scandale présumé dans les contrats pétroliers signés entre le Sénégal et Frank Timis fait rage depuis la diffusion par la chaine anglaise BBC d’une enquête documentaire incriminant Aliou Sall, le maire de Guédiawaye, une partie de l’opinion publique semble plutôt préoccupée par «le silence» de certains acteurs politiques, notamment de l’opposition sur cette affaire. Parmi ceux-ci, on peut citer entre autres du PDS, le Grand parti et le Pur.
Cheville ouvrière du mouvement de contestation et de revendication de la transparence dans la gouvernance des ressources pétrolières et gazières au Sénégal dans la période 2014 et 2016 quand cette affaire avait été révélée pour une première fois par l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade, ces différentes formations politiques se distinguent aujourd’hui par leur absence du débat sur cette affaire remise au goût du jour par le reportage de la BBC.
Dans les réseaux sociaux et sur certains sites d’information, beaucoup de Sénégalais élèvent d’ailleurs de plus en plus la voix pour s’interroger sur ce silence de ces formations politiques. Cependant, interpellés par la rédaction de Sud quotidien hier, lundi 17 juin, sur les raisons de ce supposé silence de leur formation politique dans cette affaire de transaction douteuse sur les blocs pétroliers de Saint-Louis offshore profond et Kayar offshore profond, des responsables de ces partis dégagent en touche et apportent des précisions.
Premier à se prononcer, Daouda Guèye, le porte-parole du Grand parti qui est formel. «Il n’y a pas de silence de la part du Grand parti concernant ce débat en cours sur l’affaire des contrats pétroliers». Poursuivant son propos, la voix autorisée du Grand parti explique au téléphone que sa formation politique est membre du Front de résistance nationale (FRN) qui n’est pas, selon lui, resté aphone par rapport à ce débat.
«Rappelez-vous, quand cette affaire a été agitée pour une première fois, il y a de cela trois ans par l’ancien président de la République, notre parti est monté sur ses grands chevaux pour non seulement dénoncer mais également réclamer la transparence dans la gouvernance des ressources naturelles. Ce qui se passe maintenant, c’est que le Grand parti est engagé dans un cadre qui le Front de résistance nationale (FRN) et qui n’est pas resté silencieux par rapport à ce débat remis au gout du jour par un média étranger qui a réalisé une enquête documentaire. Quand la BBC a publié son reportage sur ce scandale, le FRN a sorti un communiqué à travers lequel le Grand parti tout comme les autres formations politiques membres de ce cadre, s’est prononcé».
Interpellé également sur cette question, le coordonnateur du Pur) et candidat malheureux à la dernière élection présidentielle a abondé lui-aussi dans le même sens que le porte-parole du Grand parti. Martelant «je m’en tiens donc à ce communiqué du FRN», le professeur El Hadj Issa Sall explique : «il faut savoir que notre parti est membre du Front de résistance nationale qui a sorti un communiqué deux jours après la diffusion par BBC de son reportage».
Du côté du Parti démocratique sénégalais (PDS), le son de cloche n’est guère différent. Interrogé sur cette question, son porte-parole, Me El hadj Amadou Sall, ancien ministre de la Justice et Garde des Sceaux a aussi réfuté tout silence de son parti sur cette question en précisant que le PDS est restant constant dans ce dossier sur le pétrole.
«Depuis 2014, on a donné tous les documents relatifs à ce scandale. Aujourd’hui, il n’y a pas un élément nouveau mis à part l’implication de la BBC. Je ne vois pas vraiment ce qui a été dit aujourd’hui et qui n’a pas été dit à l’époque. Le président Wade n’avait-il pas dit qu’ils allaient vendre les licences à des milliers de milliards. Ça m’étonne d’entendre certains parler de l’absence du Pds sur ce débat».