Reporters sans frontières a publié ce mercredi son bilan annuel. Il fait état de 533 journalistes emprisonnés dans le monde, un record. L’Iran, traversé par un large mouvement de contestation, a considérablement augmenté le nombre de journalistes dans ses geôles.
RSF – Le nombre de journalistes emprisonnés dans le monde a atteint un nouveau record en 2022 : ils sont 533, soit une quarantaine de plus que l’an dernier (488), où l’on enregistrait déjà un niveau historique, selon le bilan annuel de Reporters sans frontières (RSF), repris par la Voix du Nord publié ce mercredi.
Le nombre de journalistes tués (57) est également en hausse, notamment à cause de la guerre en Ukraine, alors qu’il était «historiquement bas» en 2021 (48) et 2020 (50).
Selon l’ONG, « près de 80% des professionnels des médias tués en 2022 ont été sciemment visés en raison de leur profession et des sujets sur lesquels ils travaillaient », comme « le crime organisé et la corruption ».
Forte hausse des arrestations en Iran
Plus de la moitié des journalistes emprisonnés dans le monde sont dans 5 pays : la Chine (110), la Birmanie (62), l’Iran (47), le Vietnam (39) et le Bélarus (31).
Hommes et femmes confondus, deux régions du monde concentrent trois quarts des prisonniers: « près de 45% des journalistes sont détenus en Asie et plus de 30% le sont au Maghreb et au Moyen-Orient ».
L’Iran est le seul pays qui ne faisait pas partie de ce «sombre palmarès» l’an dernier, souligne l’ONG, qui tient ce bilan annuel depuis 1995.
Au sein de ce bilan mondial global, RSF relève un nombre inédit de femmes journalistes emprisonnées : elles sont 78 (contre 60 l’an passé).
«Les femmes journalistes représentent désormais près de 15% des détenus, contre moins de 7% il y a cinq ans», selon RSF.
L’ONG a décerné lundi son « prix du courage » à l’une de ces femmes journalistes iraniennes, Narges Mohammadi, qui « n’a passé que quelques mois hors de prison » depuis 2011.
Maderpost