Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA) a dénoncé l’absence d’actions concrètes et efficaces pour remédier aux causes profondes à l’origine de la recrudescence de l’émigration irrégulière. Ce qui constitue, selon ADHA, un manquement grave aux obligations en matière de protection des droits des jeunes, conformément aux articles 12 et 20 de la Constitution du Sénégal… Devant cette situation alarmante, Action ADHA formules quelques recommandations en vue de trouver des solutions à ce fléau.
EMIGRATION IRREGULIERE : A travers un communiqué rédigé à l’occasion de la Journée internationale de la Jeunesse, qui se déroule dans un contexte alarmant, Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA) exprime sa profonde inquiétude face à la recrudescence de l’émigration irrégulière. «Ce phénomène tragique qui, en plus de continuer à décimer nos jeunes populations, plongeant des familles et des communautés entières dans le deuil et l’incertitude, constitue également une violation manifeste des droits fondamentaux des jeunes, tels que garantis par les Conventions internationales et la législation nationale», alerte ADHA.
Selon l’ONG, «Aujourd’hui, l’extrême pauvreté, les failles du système éducatif, la violence, les inégalités, et les changements environnementaux représentent de véritables menaces et entraves qui affectent profondément la vie des jeunes Africains en général, et Sénégalais en particulier». Adama Mbengue et Cie soulignent que «Le désarroi des jeunes, amplifié par un chômage galopant et un système éducatif inadéquat, est un cri de détresse auquel les pouvoirs publics doivent impérativement répondre».
D’après ADHA, «L’absence d’actions concrètes et efficaces pour remédier aux causes profondes de ce phénomène est un manquement grave aux obligations en matière de protection des droits des jeunes, telles que stipulées par les articles 12 et 20 de la Constitution du Sénégal et les Conventions internationales relatives aux droits économiques, sociaux et culturels», mentionne le document.
Ainsi, face à cette situation, ADHA, entre autres recommandations, appelle les autorités à renforcer les campagnes de sensibilisation. Pour l’ONG de défense des droits humains, «Il est impératif que la société civile, en collaboration avec les pouvoirs publics, intensifie les campagnes de sensibilisation sur les risques liés à la migration irrégulière».
En outre, ADHA prône l’adoption de politiques publiques ambitieuses. Sur ce point précis, Adama Mbengue et ses camarades estiment que «L’État du Sénégal doit urgemment élaborer et mettre en œuvre des politiques publiques conformes aux objectifs de la Stratégie Nationale de Développement Economique et Social (SNDES), visant à créer des opportunités d’emploi pour les jeunes, en particulier dans les secteurs de l’agriculture, de l’artisanat, et des technologies de l’information.»
De plus ADHA conseille les autorités de se pencher sur la réforme du système éducatif. «Une révision profonde du système éducatif est nécessaire pour l’adapter aux exigences du marché de l’emploi, avec un accent particulier sur la formation technique et professionnelle, conformément aux engagements pris dans le cadre du Programme d’Action de la Conférence des Nations Unies sur le Développement Durable (Rio+20)».
Il faut noter qu’entre le 1er janvier 2024 et le 31 juillet 2024, près de 27.640 migrants ont atteint les côtes des îles Canaries à bord de 822 embarcations, selon les données publiées par les autorités espagnoles. Un chiffre qui montre une augmentation de 12% par rapport à la même période de l’année précédente.
Maderpost/Sudquotidien