Moscou est prêt en cas de rupture des relations diplomatiques avec l’Union européenne, a déclaré ce vendredi le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
INTERNATIONAL – La Russie est prête en cas de rupture des relations diplomatiques avec l’Union européenne si cette dernière adopte des sanctions créant des risques pour les secteurs sensibles de l‘économie, a déclaré ce vendredi le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, sur la chaîne YouTube Soloviev Live.
«Nous y sommes prêts. [Nous le ferons] si nous voyons, comme nous l’avons senti plus d’une fois, que des sanctions sont imposées dans certains secteurs qui créent des risques pour notre économie, y compris dans des sphères sensibles. Nous ne voulons pas nous isoler de la vie internationale mais il faut s’y préparer. Qui veut la paix prépare la guerre.»
Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a expliqué ensuite que les médias avaient cité les propos de M.Lavrov en omettant le contexte. Le ministre disait en fait que la Russie ne voulait pas rompre avec l’UE, qu’elle voulait développer les liens avec l’Europe, mais que si l’UE imposait des sanctions dangereuses pour l’économie russe, Moscou serait prêt. «Car il faut être prêt au pire.»
M.Peskov a qualifié d’erronée la façon dont les médias avaient cité le ministre. «Le sens [de ses propos] a été altéré et les titres sensationnels laissaient croire que la Russie serait elle-même l’initiatrice d’une rupture des relations avec l’Union européenne». «C’est une grosse erreur des médias», a-t-il indiqué.
De nouvelles sanctions en vue
Cette semaine, le chef de la diplomatie de l’Union européenne Josep Borrell a annoncé, après sa visite à Moscou, la possibilité de nouvelles sanctions. Il s’est dit préoccupé par les «choix géostratégiques des autorités russes».
Condamnant les autorités pour avoir emprisonné en janvier l’opposant Alexeï Navalny et les qualifiant de «sans pitié», Josep Borrell a notamment indiqué dans son blog que sa visite avait conforté son opinion selon laquelle «l’Europe et la Russie s’éloignaient petit à petit l’une de l’autre».
Les propos tenus à Moscou
Lors de sa visite dans la capitale russe du 4 au 6 février, Josep Borrell avait vanté le vaccin Spoutnik V, le qualifiant de «bonne nouvelle pour l’humanité». Il avait en outre espéré que l’Agence européenne pour les médicaments l’enregistrerait.
Il avait également dit qu’il y avait des domaines dans lesquels la Russie et l’UE pouvaient et devaient coopérer, et que Bruxelles était favorable au dialogue avec Moscou, malgré les difficultés.
Maderpost / Sputnik