Les humains sont nés égaux en droits et en dignité aux yeux du Très-Haut. Tous les humains ont droit à la vie. Les manquements et les faiblesses en tout genre sont intrinsèques à la condition humaine. De tout temps et tout lieu, l’homme a toujours été un pêcheur. Nos péchés sont de multiples formes et de différents degrés, mais rares sont les humains qui n’en commettent pas. Notre tâche ultime consiste, alors, à nous efforcer à nous purifier et nous bonifier en nous aidant les uns les autres sur la bonne voie, plutôt que de projeter nos laideurs intérieures sur un monde déjà assez sombre.
TRIBUNE – Qui sommes-nous ? ou, devrais-je dire, que ne sommes-nous pas ?
Des menteurs, des traîtres, des médiateurs, des hypocrites invétérés ? Des voleurs, des violeurs, des fornicateurs, des corrompus irrécupérables ?
Qui sommes-nous ?
Des fumistes à la générosité superficielle et ostentatoire ? Des jaloux, des haineux, des affabulateurs ou des associateurs impénitents ?
Qui sommes-nous ?
Des personnes adeptes des turpitudes contre-nature ou des tueurs dont les victimes ne sont jamais à l’abris, même d’outre-tombe ? Nous sommes coupables, au quotidien, de mille et un mal. Le mal est en nous et autour de nous. Notre épreuve la plus facile, et oh combien difficile, est de nous réformer nous-mêmes.
Nos péchés sont innombrables et l’homosexualité est un péché, une abomination. Cependant, dans une société civilisée, nous devons vivre selon des lois qu’elles soient issues du droit positif ou naturel. La loi et seule la loi, devrait régir les rapports humains en garantissant l’intégrité des droits des individus, de tous les individus sans distinction aucune. C’est elle qui est censée réparer les torts. Autrement, c’est l’amour et le pardon qui soignent les maux sociétaux.
Nos insuffisances, nos faiblesses, nos protubérances, nos exubérances, nos saillies, nos déviances et déviations mensongères, nos égarements multiples seront jugés par Le Seul Juge qui soit, Le Seul qui vaille. « Eh bien, rappelle ! Tu n’es qu’un rappeleur, et tu n’es pas un dominateur sur eux. Ensuite, c’est à Nous de leur demander compte. » (Coran, 88: 21, 22, 26). Le spiritualisme zélé que nous avons tendance à projeter sur le monde s’apparente souvent plus à du diabolisme qu’à de l’humanisme qui devrait pourtant être notre unique but.
La pression du temps, c’est-à-dire des vicissitudes de la vie, fait sortir les gens d’eux-mêmes, laissant ainsi une coquille humaine presque vide et où s’installe le maître des ténèbres. La nature a horreur du vide. Ainsi, les horreurs les plus sordides et les plus indicibles peuvent sortir de nous, ou des profondeurs obscures de l’esprit enfumé du diable. Ainsi, nous risquons d’être des pantins du diable, perdus dans le fossé sans fond de la méchanceté, de la vanité. Inutile de dire que nous sommes perdants dans une telle perspective. Nous devons être juste envers nous-mêmes et envers les autres.
« Qui fait l’ange, fait la bête. » Il faut juste chercher à s’humaniser, car l’humain est le divin en nous. Le Tout-Miséricordieux nous invite à Lui, à Le suivre, à l’adorer; c’est-à-dire à être comme Lui ou, du moins comme ses prophètes en qui Il a mis sa lumière pour nous guider. Les torts des autres sont les leurs et nos torts sont les nôtres. Allah aime les humains, c’est pourquoi Il a sauvé la création à plusieurs reprises. Il nous recommande d’aimer, de tolérer les autres et de leur pardonner leurs torts comme Lui le fait. Il nous exhorte à être généreux sans ostentation. Il nous recommande vigoureusement à être véridique et juste à Son image. Autrement, nous nous engageons résolument sur la voie de la perdition et de la perte.
Pourquoi Allah avait-il châtié les gens de Noah ? Pas l’homosexualite. Pourquoi a-t-Il puni les Aad, les Thamud, les gens de Chuaïb et de Salih ? Pas l’homosexualite. Les maux pour lesquels Allah a condamné des sociétés antérieures sont multiples et ils sont tous en nous, en tant que société. Il a puni les gens de Lot pour leur homosexualité.
Mais, nous devons nous émouvoir autant pour cette calamité que pour les autres péchés qui gangrènent notre société aux valeurs évanescentes. Cependant, il est impératif de savoir comment se comporter face à ce fléau de notre temps. Allah nous a tout dit de nous-mêmes ; Noah, les gens de la caverne, Lot. Occupons-nous du mal en nous. Mettons du bien autour de nous. Et quand le mal est prêt de nous engloutir, enfuyons-nous comme Noah, comme les gens de la caverne, comme Lot et sa famille. Le mal des autres est le leur.
Lot ne haïssait pas les homosexuels. En fait, il cherchait même à les réformer. On peut extrapoler qu’il a vécu avec eux pendant un moment. Il s’est entretenu avec eux. Il les raisonnait. Mais il ne les haïssait pas. Il leur a même suggéré de prendre ses propres filles à la place ; ça c’est de l’amour, pas de la haine. La haine est obscure. Elle est hideuse quand elle sort de nous. Alors, bannissons-la. Brillons de la lumière qui est en nous. Élargissons son champ. Laissons briller la lumière divine ; c’est-à-dire le Bien. C’est la seule voie quand on est croyant.
Dr Ibrahima Ba, professeur de Français résidant au Ohio, Etats-Unis
Maderpost