Serigne Mbaye THIAM, Ancien ministre et Secrétaire national aux élections appelle à la reconstruction du Parti socialiste (PS) et invite en particulier la génération « post-indépendance » à être le moteur de la reconstruction du parti.
PS – « Le Sénégal a franchi en mars 2024 un nouveau tournant de son histoire politique, marqué par une troisième alternance présidentielle, confirmée par les résultats des élections législatives de novembre 2024. En cet instant crucial où le Parti socialiste, notre parti, retourne à nouveau dans l’opposition, l’analyse lucide et objective de cette double défaite impose l’exigence de procéder à une évaluation sans complaisance de la trajectoire du parti, de sa démarche et de sa présence sur l’échiquier politique, plus particulièrement depuis 2019 » analyse, de prime abord, le secrétaire national aux élections du PS.
Dans ce qui pourrait être le nouveau manifeste intitulé « Appel à la reconstruction du Parti Socialiste », l’ancien ministre de l’hydraulique précise que l’objet du présent appel n’est pas d’établir un bilan ; « a fortiori, il ne s’agit pas non plus de proposer ici et maintenant une nouvelle offre politique ; ces tâches ne peuvent pas et ne doivent pas être le fruit d’une quelconque aventure individuelle ; elles doivent être prises en charge à travers un travail collectif méthodiquement et minutieusement mené ».
Poussant l’analyse plus profonde, Serigne Mbaye Thiam soutient qu’« avec un leadership en mal d’inspiration et d’initiative, et une démobilisation de ses structures de base, le Parti socialiste fait face à un moment de vérité alors qu’il se retrouve avec un seul député dans la nouvelle législature. Ce résultat nous impose humilité, réalisme et audace pour nous réinventer, nous rassembler et bâtir une alternative porteuse d’espoir ».
A ce titre, le Secrétaire national aux élections du PS reste convaincu que « la génération « pré-indépendance », bien qu’elle conserve un rôle essentiel d’orientation, de conseil, de soutien et d’accompagnement dans le cadre d’une mixité et d’une solidarité intergénérationnelles harmonieuses, n’a plus la légitimité sociologique pour mener, pro domo, les futures batailles de reconquête du pouvoir. Sa responsabilité, pensons-nous, est d’initier sans délai le processus de transition afin de permettre à la génération « post-indépendance » de s’investir pleinement au service de notre parti et de notre pays ».
C’est pourquoi, il appelle « en particulier cette génération « post-indépendance » à être le moteur de la reconstruction du parti. Elle doit être au cœur de cette réflexion dont elle sera l’architecte et l’actrice principale de la mise en œuvre, tout en continuant à bénéficier de l’encadrement et du soutien des générations aînées ».
Ce renouvellement, poursuit le document, « devra être porté par une audacieuse et triple ambition (1) de régénération du parti, (2) de renouveau de son offre politique et (3) d’ouverture aux forces socialistes, progressistes et de gauche ».
Il s’agira ainsi « de repenser complètement son organisation et son fonctionnement : passer d’un vieux parti, — dont les structures, bien que présentes partout au Sénégal et à l’étranger, ne répondent plus aux exigences de notre temps, — à un parti plus agile, plus ouvert et plus solidaire, et débarrassé des pratiques de la politique archaïque du positionnement et du clientélisme ; diversifier et moderniser nos structures, nos modes de fonctionnement et de communication ; inventer de nouvelles formes de mobilisation et de valorisation de la jeunesse et des femmes ; ouvrir de nouveaux espaces de dialogue trans-partisans et citoyens ; inventer un nouveau modèle de financement collectif, solidaire et transparent, par tous les militants ; etc. »
L’audace de la reconstruction, « c’est aussi d’avoir l’ambition de construire une nouvelle offre politique à proposer à nos concitoyens » et « le courage de reconnaître l’étroitesse de nos cadres politiques actuels et d’apporter les réponses idoines aux bouleversements qui ont traversé le Parti socialiste en particulier, et la gauche sénégalaise en général ».
A cela s’ajoute la réalité politique marquée par une troisième alternance présidentielle avec des jeunes partis portés au pinacle au détriment des anciens qui voient leurs scores s’effriter d’élections en élections. Les clignotants étaient au rouge depuis le début de ce siècle, après la perte du pouvoir en 2000.
Reste à savoir si la sonnette d’alarme de Serigne Mbaye Thiam aura l’effet escompté dans une gauche de plus en plus divisée.
Maderpost / Mamadou Ba