Le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal SUDES / Enseignement Supérieur et Recherche (ESR) est totalement défavorable au projet de professionnalisation des Masters, annoncé par le ministre de tutelle, Cheikh Oumar Anne.
ENSEIGNEMENT SUPERIEUR – “Au lieu de s’attaquer aux problèmes structurels de l’enseignement supérieur public sénégalais que sont : le déficit d’infrastructures, de personnels – tant enseignant que de support – et de budgets, la seule préoccupation de M. Cheikh Oumar Anne semble être de faire des économies en privatisant de facto les masters”, charge le Secrétaire général du SUDES/ESR, Dr Oumar Dia, dans un communiqué parvenu à Emedia.
Le document ajoute que “SUDES/ESR s’opposera avec la dernière énergie à ce projet contraire aux intérêts du pays qui aura pour résultat de dévoyer la mission de service public des universités sénégalaises et d’exclure définitivement de nos universités publiques les couches les plus déshéritées.” Et, “devant la gravité de la situation”, les enseignants en appellent au chef de l’État, Macky Sall, et demandent “solennellement le départ” du ministre.
Ce dernier, présidant un atelier sur la normalisation des Masters qui a démarré lundi dernier, 15 mars, à Saly, avait estimé que le système est freiné par la difficulté d’insertion des diplômés.
“Dans notre système d’enseignement public, nous avons 295 Masters (sur) 26 mille étudiants. Le nombre de Master professionnels est très limité. Les étudiants qui viennent faire un Master passent cinq ans dans le système. Aucun ne réussit son Master 2 en une année. Tous redoublent en Master 2 avant de réussir. Ce dispositif n’est pas performant. Il n’est pas ce que nous attendons de notre système d’Enseignement supérieur. Donc, il faudra normaliser. Dans un système où on a 295 Masters pour 800 professeurs de rang A, et 26 000 étudiants, il y a énormément de disfonctionnements qui conduisent à cela. Les disfonctionnements, on peut les comprendre : si tous les étudiants en Licence veulent aller faire un Master, c’est parce qu’ils n’ont pas une formation qui leur permette d’accéder à l’emploi. La question, elle est claire”, avait-il expliqué.
Avant de détailler que “la réforme de fond, c’est d’aller vers la professionnalisation des filières et l’employabilité de nos diplômés”, la tutelle avait insisté sur la nécessité de “normaliser tout cela”, ajoutant que “le président de la République (Macky Sall) a nommé le président de commission pour l’évaluation de la réforme, Pr Omar Sow, qui a commencé à faire son travail.”
“Il faudra, dans ce cadre-là, qu’on puisse nous réunir et trouver des solutions, dans ce cas précis, pour l’intérêt des étudiants”, avait conclu le successeur de Mari Teuw Niane.
Maderpost / Emedia