Le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Alioune Sall, a révélé que 45% du Fonds d’Appui à la Presse, soit huit cents millions de francs CFA, n’ont pas été attribués à la presse.
PRESSE – Cette déclaration a été faite lors du lancement de la plateforme « Déclaration Médias au Sénégal », vendredi, à la Maison de la Presse Babacar Touré.
« 45% des un milliard neuf millions de francs CFA, soit huit cents millions, n’ont pas été attribués à la presse », a déploré le ministre Alioune Sall.Lors de son intervention, le ministre a souligné l’importance de la transparence dans la distribution des fonds publics.
« On ne peut pas défendre un bilan sans expliquer clairement comment la distribution s’est réellement passée », a-t-il affirmé, insistant sur la nécessité d’une gestion claire et responsable des ressources allouées à la presse.
Alioune Sall a également rappelé que ces fonds, bien qu’attribués à la presse, proviennent avant tout des contribuables sénégalais.
Il a ainsi appelé à une meilleure transparence dans la gestion des fonds publics, tout en promettant que l’Inspection Générale d’État (IGE) mènera les vérifications nécessaires pour faire la lumière sur cette situation.
Alioune Sall, a aussi exprimé sa profonde préoccupation face aux conditions de travail précaires des journalistes et techniciens des médias au Sénégal, mises en lumière par une récente enquête de la Convention des jeunes Reporters du Sénégal (CJRS).
L’enquête, qui a examiné les conditions de travail de 216 professionnels des médias, révèle une réalité alarmante : 61,7% des travailleurs n’ont pas de contrat de travail formel, et plus de la moitié (54,2%) ne reçoivent pas leurs salaires de manière régulière.
Le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique a réaffirmé, l’engagement de l’État à soutenir le secteur de la presse sénégalaise, tout en appelant à des discussions constructives avec les acteurs du milieu.
Dans ses déclarations, Alioune Sall a affirmé que l’État du Sénégal, à travers son ministère, n’a aucun problème avec les entreprises de médias. Il a souligné l’ouverture de son ministère à discuter avec les professionnels de la presse et à répondre à leurs préoccupations.« Ce à quoi j’invite le secteur de la presse sénégalaise à travers le patronat et les syndicats, c’est de les inviter à des discussions sérieuses et responsables », a-t-il déclaré.
Le ministre a précisé que l’État ne privilégiera aucun secteur au détriment d’un autre, mettant en avant le principe d’égalité de traitement pour tous les secteurs économiques. Cette déclaration vise à dissiper les inquiétudes concernant un éventuel favoritisme envers les médias, qu’ils soient publics ou privés.
Concernant les questions de dette fiscale des entreprises de presse, Alioune Sall a indiqué que ce sujet relève principalement du ministère de la Finance. Il a suggéré que les acteurs de la presse abordent ces questions avec plus de responsabilité afin d’éviter des malentendus.
Alioune Sall a démenti les allégations selon lesquelles les médias publics seraient plus endettés que les médias privés. Cette mise au point s’inscrit dans une volonté de clarifier la situation financière des médias et de maintenir la transparence.
Le ministre de la Communication a réaffirmé son engagement à accompagner le secteur de la presse et à maintenir un dialogue ouvert et productif avec tous les acteurs concernés.
Maderpost / Rts.sn