Le patron de Grand Parti rejette catégoriquement l’idée du report de la présidentielle agitée ces derniers jours alors que, les échéances sont prévues le 25 février 2024. Dans un entretien avec Bes bi (le jour), Malick Gackou souligne que ce qui se passe avec la Cena (la Commission électorale nationale autonome), « ne nous rassure pas ». Dans cette même veine, interrogé sur la situation du leader de l’ex-parti Pastef : « Sonko doit participer aux élections, et nous nous battons pour cela », assure-t-il. Maderpost relate in extenso quelques parties de cette interview .
INTERVIEW – Les nouveaux membres de la Cena viennent d’être installés dans un climat de contestation autour de leur nomination. Êtes-vous rassuré par le processus électoral ?
Nous avions demandé au gouvernement de mettre en place un ministère en charge des élections, il a refusé. Nous avions demandé un bulletin unique aux élections, pour garantir la transparence du vote, il a refusé. Nous avions demandé que le ministre de l’Intérieur n’organise plus les élections, il a refusé. Il était question aussi de réviser le rôle de la Justice dans le processus électoral, le gouvernement a encore refusé. Et maintenant, à travers le président de la République, le gouvernement nomme les membres du Conseil constitutionnel, le ministre de l’Intérieur, les membres de la Cena. Il est donc juge et partie. Ce qui ne garantit pas les conditions d’une élection transparente, démocratique encore moins une élection inclusive. C’est la raison pour laquelle nous continuons à attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale sur la nécessité d’avoir une élection inclusive et transparente au Sénégal. Et ce qui se passe ne nous rassure pas. On ne peut pas changer les membres de la Cena juste parce qu’ils devraient être changés il y a 30 mois, vous les laisser sur place jusqu’au moment où elle a donné injonction à la Dge de remettre les fiches de parrainage à Ousmane Sonko. Et sans changer le tiers des membres mais l’intégralité. C’est inadmissible ! Car cela peut biaiser le processus démocratique, le contrôle des élections. Et c’est pourquoi l’opposition et la societé civile l’ont dénoncé de manière vive.
Quelle est votre position sur l’idée agitée d’un report de la Présidentielle ?
Solliciter le report de l’élection présidentielle, c’est manquer de respect aux Sénégalais. Un report ne peut se faire d’ailleurs que par un changement de la Constitution. Et on ne peut pas, à quatre mois de l’élection, changer les règles du jeu. Le 3 avril, le Président Macky Sall doit passer le pouvoir pour avoir terminé son deuxième et dernier mandat. Un nouveau Président sera élu et je suis persuadé que je serai le Président qui va prêter serment devant le peuple sénégalais puisque j’ai un bon programme. Mon pedigree et mon cursus politique s’imposent par rapport à tous les autres candidats. Puis, je mettrai en place une politique de rupture transformationnelle à même de mettre le Sénégal sur orbite en Afrique et dans le monde.
Quelle lecture faites-vous de la situation actuelle de Sonko dont l’éligibilité reste toujours en suspens ?
C’est un citoyen comme tout le monde et il doit participer aux élections. Car tous les candidats qui remplissent les conditions doivent y participer. Et l’Etat doit tout mettre en œuvre pour que Ousmane Sonko participe à cette élection. Mais au-delà de l’Etat, nous-mêmes au sein de l’opposition, nous nous battons tous les jours pour cela. Puisque c’est aux Sénégalais de choisir librement qui doit être leur Président. C’est la raison pour laquelle nous militons pour des élections inclusives.
Maderpost