Le président sortant de 81 ans, Joe Biden ne sera finalement pas candidat à sa réélection. Il l’a annoncé ce dimanche dans un communiqué. Il dit aussi soutenir la candidature de Kamala Harris.
« Servir en tant que président a été le plus grand honneur de mon existence. Et, bien que mon intention était de briguer ma réélection, je pense qu’il est dans l’intérêt de mon parti et de mon pays que je renonce et me focalise seulement sur l’accomplissement de mes devoirs pour le reste de mon mandat », écrit le démocrate, élu en 2021.
Joe Biden a par ailleurs annoncé soutenir la candidature de sa vice-présidente, Kamala Harris. Elle avait été la première femme à accéder à la fonction de vice-présidence en 2021.
Métisse, née d’un père jamaïcain et d’une mère indienne, certains journaux la comparait alors au premier président noir des Etats-Unis, la surnommant « l’Obama au féminin ».
Âgée de 59 ans, elle a été procureure à San Francisco, puis procureure générale de Californie où là encore, elle était la première femme dans ces fonctions.
En 2017, Kamala Harris était devenue sénatrice. Les délégués du Parti démocrate désigneront officiellement leur candidat.e à la présidence, du 19 au 22 août 2024 à Chicago dans l’Illinois.
Des appels au retrait de plus en plus nombreux
Depuis sa performance ratée lors du débat télévisé face à Donald Trump, la pression se faisait de plus en plus forte sur le désormais ex-candidat démocrate.
Après les appels des célébrités américaines, comme celui de Geroges Cloney, les poids lourds du parti démocrate avaient accentué la pression sur le président sortant pour qu’il se retire.
« J’ai espoir qu’il prendra la décision difficile et douloureuse de se retirer. Je l’appelle respectueusement à le faire », avait écrit le Texan Lloyd Doggett le 3 juillet, premier à demander publiquement que le président-candidat jette l’éponge.
Depuis, les appels au retrait se multipliaient dans la presse américaine, souvent anonymes, mais pas uniquement. Jeudi 18 juillet, l’ancien président Barack Obama confiait ses doutes dans le journal Washington Post sur la « viabilité » de la candidature de son ancien vice-président.
Joe Biden était aussi sous la pression de ses riches donateurs, notamment à Hollywood. Le milieu du cinéma donne des millions au camp démocrate à chaque campagne.
« Un homme âgé avec une mémoire défaillante »
Si la pression s’était accentuée ces derniers jours, depuis plusieurs mois maintenant, les signes de dégradation de l’état de santé du président s’accumulaient.
L’an dernier déjà, les images d’un escalier plus petit installé pour éviter les chutes à répétition du président lorsqu’il prend l’avion faisaient le tour du monde.
En février cette année, un procureur décrivait Joe Biden comme un « homme âgé avec une mémoire défaillante » dans un rapport de justice.
Fin juin, il peinait à finir ses phrases et à exprimer ses pensées dans un débat avec Donald Trump. On ne compte plus les fois non plus où Joe Biden s’est embrouillé dans ses prises de parole, confondant les noms d’homologues chefs d’Etat, voire citant des conversations avec des élus déjà morts.
La dernière bourde remontait à la fin du sommet de l’Otan où il appelait le président ukrainien par le nom de son pire ennemi, Vladimir Poutine.
Semaine décisive
Mais Joe Biden avait résisté jusqu’à présent. Il aura fallu attendre mercredi 17 juillet pour que le président sortant entrouvre la porte à l’idée d’abandonner sa campagne.
Interrogé sur ce qui pourrait le faire retirer sa candidature, le président avait répondu : « si j’avais un problème médical qui apparaissait, si quelqu’un, des médecins venaient me voir et me disaient ‘vous avez tel problème’ ».
Avant l’annonce de ce retrait, un sondage parmi les électeurs démocrates indiquait que deux tiers d’entre eux souhaitaient que le président jette l’éponge.
Maderpost / Dw