Des États-Unis au Brésil en passant par la Russie et la Tunisie, des manifestations, extrêmement minoritaires, éclatent contre le confinement à travers le monde, où 4,5 milliards d’humains sont appelés à rester chez eux pour lutter contre le nouveau coronavirus.
Aux États-Unis
Depuis une semaine, des manifestations hostiles aux mesures de confinement imposées par certains États sont survenues aux États-Unis, du New Hampshire à la Californie, en passant par la Virginie, le Texas, le Maryland ou la Pennsylvanie. Parmi les manifestants, des hommes encagoulés et armés, opposés aux consignes de distanciation sociale.
La plus importante, à ce jour, s’est déroulée le 15 avril, à Lansing, la capitale du Michigan, où quelque 3000 personnes sont descendues dans la rue.
Jugeant que certains gouverneurs étaient allés « trop loin » dans les restrictions, le président Donald Trump a encouragé les frondeurs en appelant à « libérer » du confinement trois États gérés par les Démocrates : Michigan, Minnesota et Virginie.
Si bruyantes soient-elles, ces manifestations semblent refléter un sentiment minoritaire : selon un récent sondage, plus de 80 % des Américains soutiennent les mesures de confinement.
Les États-Unis sont le pays le plus frappé au monde par le coronavirus avec plus de 42 360 décès pour 787 900 cas confirmés.
Au Brésil
Dimanche, quelque 600 manifestants se sont massés devant le quartier général de l’armée à Brasilia pour réclamer la fin du confinement ainsi qu’une « intervention militaire » pour « fermer le Parlement et la Cour suprême ». Le président d’extrême droite Jair Bolsonaro, qui minimise la létalité du virus et promeut les rassemblements, a harangué la foule.
Alors que les restrictions sont moins strictes au Brésil qu’en Europe ou dans des pays voisins, le chef de l’État s’est prononcé à plusieurs reprises en faveur de la réouverture des commerces et des écoles. Et il a limogé son populaire ministre de la Santé qui prônait la distanciation sociale et le confinement.
Malgré son impact sur l’économie, 68 % des Brésiliens approuvent le confinement, selon un sondage publié le 18 avril.
Dans le Caucase russe
Plusieurs centaines de personnes, pour la plupart sans masque de protection, ont manifesté lundi à Vladikavkaz, la capitale de l’Ossétie du Nord, contre les mesures de confinement. Plusieurs arrestations ont eu lieu.
Ce rassemblement est intervenu sur fond de critiques adressées aux autorités russes pour le manque de soutien économique à la population confinée, notamment aux petites et moyennes entreprises durement touchées par le mois d’avril chômé.
L’Ossétie du Nord, une des régions les plus pauvres de Russie, a fermé fin mars ses commerces non essentiels et applique scrupuleusement les consignes de confinement recommandées par Moscou.
Au Niger
Dimanche soir, des échauffourées ont opposé les forces de l’ordre aux habitants de plusieurs quartiers de Niamey. Ces derniers s’étaient soulevés contre des mesures prises pour lutter contre la propagation du virus, notamment un couvre-feu et surtout l’interdiction des prières collectives dans ce pays majoritairement musulman. Une centaine de personnes ont été interpellées.
En Tunisie
Plusieurs centaines de personnes, dont de nombreux travailleurs précaires, ont manifesté le 31 mars dans un quartier populaire de Tunis pour protester contre le confinement très strict en place depuis une semaine, et réclamer des aides promises par le gouvernement.
Par ailleurs, des manifestations se sont également produites en Afrique du Sud, en Colombie ou au Venezuela pour réclamer plus d’aides et de nourriture.
Maderpost / AFP