Au cours de son entretien d’hier avec Joe Biden, qui a porté sur tous les problèmes clés des relations bilatérales, Vladimir Poutine a fait savoir que le comportement de la Russie en ce qui concerne sa sécurité ne différerait pas de celui des États-Unis en cas de menace à proximité des frontières.
INTERNATIONAL – Dans la nuit du jeudi 30 au vendredi 31 décembre, Vladimir Poutine et Joe Biden se sont entretenus par téléphone pendant 50 minutes, “un acte politique vraiment important” et non une “veillée de Noël”, a commenté à la presse le conseiller du Président russe Iouri Ouchakov.
Les deux Présidents se sont entretenus pour la deuxième fois depuis leur tête-à-tête virtuel du 7 décembre. Ce dernier s’était tenu sur fond d’alarmisme général en Occident à propos d’une invasion éventuelle de l’Ukraine par la Russie et de préoccupations grandissantes de cette dernière face aux ambitions otaniennes de l’Ukraine.
Les tensions ont atteint leur paroxysme et Moscou s’est vu obligé de publier des projets d’accords avec les États-Unis et l’Otan proposant de négocier des garanties de sécurité et définissant ses lignes rouges. Les pourparlers sur ces textes entre Washington et Moscou débuteront le 10 janvier prochain.
Iouri Ouchakov a signalé que l’entretien des dirigeants russe et américain, dans ce contexte, avait été concret et nourri sur le fond.
“Par principe, nous sommes satisfaits de ce contact, par les conversations d’aujourd’hui, car elles revêtaient un caractère concret, franc et riche en termes de contenu. Je pourrais dire que grosso modo elles étaient tout à fait constructives.”
M.Ouchakov a noté que la partie américaine avait fait montre d’une volonté de comprendre la logique de la position russe exposée dans les documents sur les garanties de sécurité rendus publics par Moscou.
Moscou répondra comme l’aurait fait Washington
Vladimir Poutine a prévenu son homologue américain de quelle serait la réaction de la
Russie à un déploiement d’armes offensives près de ses frontières.
“Notre Président a notamment souligné que, dans cette situation déjà bien compliquée, nous nous comporterions de la même façon que les États-Unis si des armements offensifs étaient déployés près des frontières américaines”, a précisé Iouri Ouchakov aux journalistes.
Selon lui, Vladimir Poutine s’est efforcé de faire entendre cette idée clé au Président américain.
La primauté des garanties de sécurité
Alors que Joe Biden avait évoqué des “sanctions d’envergure” en cas d’invasion théorique de l’Ukraine, le Président russe a averti que ce serait une erreur grave à même d’aboutir à la rupture complète des relations.
Il a ajouté que de telles restrictions auraient “les conséquences les plus graves” et que Moscou espérait qu’elles n’auraient pas lieu.
Selon Iouri Ouchakov, Moscou était prêt à prendre en considération “certaines prises de position de la partie américaine” et d’autres pays occidentaux.
“Mais ce n’est pas un compromis qui nous importe, il nous importe de nous assurer des garanties de sécurité dont nous avons vivement besoin. Tel est le sens de notre position. Nous œuvrerons pour l’obtenir”, a-t-il signalé.
Commentaire de la Maison Blanche
Commentant l’entretien des deux Présidents, un haut responsable de l’administration américaine a indiqué que son ton était “sérieux et substantiel” et que les deux dirigeants avaient défini leurs positions comme ils l’avaient fait lors des conversations précédentes.
Il a révélé que le Président Biden avait tracé deux voies, deux aspects de l’approche américaine qui dépendrait des actions de la Russie dans la période à venir. La première est une voie diplomatique menant à une désescalade de la situation. L’autre est une voie davantage axée sur la dissuasion, avec des coûts et des conséquences graves si la Russie choisit de procéder à une nouvelle invasion de l’Ukraine, comme l’en soupçonne Washington.
Selon la Maison-Blanche, les deux dirigeants ont reconnu qu’il y avait probablement des domaines où des progrès significatifs étaient possibles ainsi que des domaines où des accords pourraient être impossibles. Les contours précis de ces deux volets pourraient être déterminés lors des pourparlers à venir.
“C’est cela la diplomatie. C’est à cela que servent les négociations.”
Les pourparlers entre la Russie et les États-Unis sur les garanties de sécurité exposées dans les documents rendus publics par la diplomatie russe le 17 décembre doivent commencer le 10 janvier à Genève.
Maderpost / Sputnik
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