Le mandataire du candidat Ousmane Sonko, Ayib Daffé s’est retourné encore à la Direction Générale des Elections (dge) ce vendredi matin, pour retirer les fiches de parrainage. Nonobstant cela, le coordonnateur national du parrainage de la « coalition Sonko 2024 » a été interdit d’accès tout comme l’huissier de justice en possession de l’acte de justice ordonnant la réinscription de son candidat sur le fichier électoral.
DGE – Selon le parlementaire « le commissaire Sarr m’a dit qu’il ne peut pas me laisser entrer. Quand je lui ai demandé les raisons, il m’a rétorqué que c’est la seule chose qu’il pouvait me dire alors qu’on a même vu d’autres mandataires avoir accès aux lieux ». Si l’on se fie à ses propos, « la DGE fait dans le dilatoire afin de faire gagner du temps à l’Etat du Sénégal ».
Toutefois, Mohamed Ayib Daffé annonce la poursuite internationale de ce dossier : « Nous avons déposé un recours au niveau de la cour de justice de la CEDEAO. C’est pourquoi nous demandons aux pays amis du Sénégal de raisonner le président de la République », argue t-il avant de rappeler que « l’union européenne enverra une mission pour superviser l’élection électorale. C’est pourquoi nous leur demandons de régler cette question car ils ont commencé à saboter le processus » dit-il.
Néanmoins, dans sa parution sa parution de ce vendredi, le journal l’Observateur renseigne que la Direction Générale des Elections (DGE) n’est pas habilitée à réinscrire Ousmane Sonko sur les listes. « Cette compétence est dévolue au ministère de l’Intérieur, à travers la Direction de l’automatisation du fichier (DAF). Et cette structure ne peut le faire sans une saisine officielle de sa hiérarchie. Ce qui n’est pas le cas » explique-t-on.
Il s’agit donc d’une question de procédure parce que tant que le leader de l’ex-Pastef n’est pas encore réinscrit sur les listes électorales, la DGE n’a aucun fondement juridique pour lui remettre des fiches de parrainages.
Hier jeudi, le collectif des avocats de Sonko n’a pas tardé à réagir et rappelle que l’article L47 alinéa 4 du code électoral prévoit que « les décisions de justice rendues et transmises à l’autorité compétente ou service de gestion du fichier électoral, seront immédiatement prises en compte et traitées dans le sens prescrit, nonobstant la clôture de la période de révision et du traitement des mouvements ».
D’abord la défense dénonce l’attitude des services de Tanor Thiendella Fall, Directeur général des élections et ensuite elle constate que « ce mépris à l’endroit de l’institution judiciaire est conforme à la position de l’Agent judiciaire de l’Etat qui, après le verdict du 12 octobre 2023 avait indiqué dans un communiqué rendu public qu’en dépit de cette décision, Ousmane Sonko ne peut être réintégré dans les listes électorales ». Or, même le pourvoi en cassation annoncé n’est pas de nature à suspendre l’exécution de la décision de réintégration en application des articles 36 et 74-2 de la loi organique portant création de la Cour Suprême.
L’épisode Ousmane Sonko poursuit son chemin et ce n’est pas encore la fin du calvaire pour le leader de l’ex-Pastef.
Maderpost / Stagiaire