Objet de beaucoup de débats et de controverses, le contrat pétrolier attribué à Petro-Tim et signé le 17 janvier 2012, est, malgré les apparences, un très bon contrat, voire le meilleur en cours sur le bassin sénégalais.
OPINION – Ces contrats de recherche et partage de production (Crpp) couvrant les deux blocs de Saint-Louis et Cayar Offshore Profond, ouvrent aujourd’hui au Sénégal, l’accès au club des pays à fort potentiel de gaz de classe internationale et futur producteur.
Les réserves des blocs attribués à Petro-Tim sont, sans conteste très importantes et ouvrent des perspectives heureuses le développement socio-économique de notre pays. Le doute sur les réserves prouvées levé, le second argument qui milite en sa faveur réside sur le contexte difficile dans lequel ce contrat a été signé.
En effet au début des premiers contacts en 2011, le bassin sédimentaire sénégalais était déserté par les compagnies pétrolières et ce depuis 2006.
Une seule compagnie, en l’occurrence Far Ltd (First Australien Ressources Limited, a accepté de rester dans l’Offshore Profond après le départ de son partenaire Hunt Oil.
Dans un tel contexte, le Sénégal ne pouvait se permettre le luxe de renvoyer une compagnie ayant accepté d’acheter des données à hauteur de 100 000 Dollars Us, d’ouvrir une ligne de crédit, de faire des engagements bancaires et les investissements préalables. En plus, la compagnie a fait faire des études sur les engagements de travaux sismiques, le traitement et l’interprétation des données. Le tout a été évalué à 8 millions de Dollars Us pour les deux blocs de Saint-Louis et Cayar Offshore Profond.
Petro-Tim a démontré qu’elle avait les moyens financiers de ses engagements qui lui ont permis de lancer les appels d’offre, de procéder à la délimitation des périmètres.
Déjà, avant l’entrée de Cosmos dans ces deux blocs, Petro-Tim avait, selon un rapport de janvier 2013, présenté le résultat de l’étude préliminaire pour le sismique. Cette même étude faisait aussi état de la présentation de l’acquisition sismique. Pour l’ensemble de ces travaux, un appel d’offre très fructueux a été lancé.
Si à l’époque, le projet présenté par l’équipe de Petro-Tim n’était pas bon, ce ne serait pas une dizaine de compagnies de service qui se seraient manifestées pour l’attribution du marché d’une ligne sismique de 5000 m² en 3D, soit 1000 m² de plus sur l’engagement initiale contenu dans le contrat signé entre l’Etat du Sénégal et Petro-Tim.
Parmi ces compagnies qui avaient répondu à l’appel d’offre, on comptait trois à 100 % britanniques, une française, une chinoise, une norvégienne, le reste étant un groupement britannique et norvégien, britannique et français, enfin britannique et émirati.
Petro-Tim a donc pris le risque dans un contexte économique mondial et national difficile pour signer un contrat dont les chances de découverte étaient minimes avec un taux de réussite évalué à moins 10%, une faible rentabilité économique du projet, une valeur monétaire faible zone par zone. Au finish, le résultat a donné raison à ses promoteurs qui ont pris d’énormes risques.
Décret d’approbation signé en connaissance de cause
A propos du décret d’approbation signé par le président Macky Sall, il faut juste rappeler que c’est le contrat de recherche et partage de production (Crpp) signé par le ministre d’Etat Karim Wade et son équipe composée du directeur général de Petrosen, des conseillers et des ingénieurs qui ont négocié pour avoir ces offres.
A son arrivée à la tête du pays, lorsque le président Macky Sall a eu connaissance des «difficultés» à propos du décret d’approbation, il a procédé à l’analyse du contrat en question avant de signer son approbation.
Il faut rappeler que le président Macky Sall connait mieux que quiconque le dossier des contrats pétroliers pour avoir était un ingénieur émérite de terrain, directeur général de Petrosen, avant de devenir ministre de l’Energie.
Tout un parcours qui lui permet, mieux que quiconque, d’apprécier la qualité d’un contrat qui défend les intérêts supérieurs de la Nation.
C’est donc après s’être convaincu que le contrat négocié entre le gouvernement du Sénégal, représenté par le ministre d’Etat Karim Wade et Petro-Tim, était très bon au regard d’un certain nombre de considérations, que le président Sall a signé le décret d’approbation qui n’est rien d’autre qu’une formalité administrative sans incidence sur le contenu technique et financier du contrat.
A la vérité cette équipe dirigée par le ministre d’Etat Karim Wade mérite des félicitations voire une décoration, au regard des résultats obtenus tant du point de vue des investissements faits à l’époque que des énormes réserves découvertes. Ces deux contrats vont impacter sur la vie économique et sociale du pays pour au moins 100 ans à compter de la production.
Par Mbaye Sarr DIAKHATE – (*) ce papier a été publié sur facebook le 18 septembre 2018