L’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (Unacois-Jappo) s’inquiétait de la pénurie du sucre. Joint par téléphone, Louis Lamotte, directeur conseiller du groupe Mimran lève toute équivoque : «Il y a du sucre en pagaille. On produit beaucoup et on vend beaucoup. Pour notre part, on distribue deux fois plus que ce qu’on a l’habitude de faire. Quand on faisait 400 à 500 tonnes par jour, cela pouvait couvrir tous les besoins du marché et on se retrouvait à la fin du mois avec 16 à 17 mille tonnes au maximum quand tout se passait bien.
CSS – Aujourd’hui, il ne passe pas un mois sans qu’on ne distribue 24.000 tonnes. On a pratiquement doublé le tonnage puisque qu’on est aujourd’hui à 1300 tonnes livrées par jour».
Ceci étant, Louis Lamotte crève l’abcès : «Je pense qu’il faudrait chercher le blocage auprès des grossistes. Ils viennent et achètent par camion. Les grossistes sont les distributeurs. A côté d’eux, il y a les sous-grossistes, les demi-grossistes et les détaillants. Ce sont eux qui assurent l’approvisionnement dans les marchés et autres boutiques».
Seulement, il fait noter un constat non moins désolant : «cette année à la faveur de la rareté du sucre au plan international, les besoins sont exprimés par d’autres marchés y compris ceux des pays limitrophes. On a constaté que les grossistes préfèrent vendre aux ”baana-baana” guinéens et maliens, parce qu’ils payent plus cher. Le sucre est vendu plus cher dans les pays limitrophes. Ils ont de meilleurs bénéfices en vendant aux étrangers».
Ainsi, des pistes de solutions sont envisagées. Car d’après Louis Lamotte, « la CSS travaille avec le ministère du commerce pour que ces gens soient appréhendés et sévèrement punis ». Mieux, ajoute-t-il, « quand on livre à des grossistes, on informe immédiatement les services de commerce en mettant à leur disposition toutes leurs coordonnées pour qu’ils s’assurent que le sucre est vendu aux commerçants locaux ».
Constatant aussi que ces commerçants vendent le kilogramme de sucre à 700 Fr au lieu 575, Louis Lamotte se veut clair : « Nos commerçants prennent les consommateurs en otage c’est tout. Cette situation prendra fin, car, maintenant au quotidien, avec les services du commerce, nous essayons carrément de prépositionner le produit dans certaines villes et nous assurer que les commerçants pourront venir acheter directement au lieu de passer par des grossistes qui ne sont pas honnêtes, pour certains ».
Maderpost / Actusen