Des rassemblements de soutien aux Palestiniens ont eu lieu samedi 15 mai dans plusieurs villes de France, certains malgré l’interdiction prononcée par les autorités comme à Paris où le cortège a été marqué par des tensions entre manifestants et forces de l’ordre.
FRANCE – Quelque 4 200 policiers et gendarmes étaient mobilisés à Paris, selon la préfecture de police, qui appliquent les consignes de « dispersion systématique et immédiate » dès que des manifestants tentent de se regrouper, en utilisant « lanceur d’eau » et gaz lacrymogènes.
Selon les journalistes, des face-à-face entre manifestants et forces de l’ordre avaient lieu dans l’après-midi dans le quartier populaire de Barbès, dans le nord de la capitale.
« Palestine vivra. Palestine vaincra », pouvait-on entendre. Boulevard Barbès. Çà et là, quelques drapeaux palestiniens étaient brandis ou utilisés en cape. « Libérez la Palestine »; « Israël assassin », « Israël casse-toi, Palestine n’est pas à toi », criaient des manifestants dans les petites rues du quartier voisin de la Goutte d’or, où vit une importante population d’origine étrangère.
L’interdiction de manifester à Paris a été prise jeudi soir par le préfet de police, à la demande du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, pour des « risques de troubles ». Il a été mis en avant le précédent de 2014, lorsqu’une manifestation pro-palestienne à Paris avait dégénéré en violences urbaines.
Les organisateurs ont tenu une conférence de presse en début d’après-midi pour réaffirmer leur « solidarité » alors que, dans les territoires palestiniens, « le massacre continue ».
L’un des organisateurs Walid Attalah a répété leur intention de manifester « pacifiquement » et dénoncé l’attitude des autorités : « ils veulent clairement laisser pourrir la situation et qu’il y ait des débordements », a-t-il affirmé.
« Palestinian lives matter »
« Partout dans le monde des manifestations de soutien se sont tenues, la France est une exception, c’est aussi contre (ça) qu’on se mobilise », a martelé Julien Salingue, un autre organisateur. « La France est le seul pays démocratique à interdire ces manifestations », ont protesté Me Sefen Guez Guez, Me Dominique Cochain et Me Ouadie Elhamamouchi, avocats de l’Association des Palestiniens en Ile-de-France.
La manifestation était au départ prévu pour commémorer la Nakba, l’exode de centaines de milliers de Palestiniens à la création d’Israël en 1948. D’autres manifestations ont été interdites, comme à Nice (sud), ou dans plusieurs communes de la banlieue parisienne.
En revanche, des manifestations ou rassemblements ont été autorisés dans de nombreuses autres villes. Ainsi, plusieurs centaines de personnes, drapeaux palestiniens -voire parapluie des mêmes couleurs- à la main, se sont rassemblées sous la pluie à Toulouse (sud-ouest) pour dire leur opposition au « colonialisme, au racisme et à l’apartheid ».
« Sauvez Gaza », « personne n’est libre quand d’autres sont opprimés » ou « Palestinian lives matter » (« les vies des Palestiniens comptent »), pouvait-on lire sur des pancartes.
Au total, des milliers de personnes se sont aussi réunies à Montpellier, Strasbourg, Lyon, Bordeaux, Marseille, Nantes ou encore Rennes.
Maderpost / Rfi