Ce dimanche 09 avril 2023, la communauté catholique célèbre les pâques. Une fête qui marque la fin du Carême chez les chrétiens. Mais au Sénégal, cette année, la fête coïncide avec un climat social tendu marqué par une cherté de la vie à cause des prix élevés des denrées, affectant ainsi la préparation du traditionnel « Ngalax », un plat fait à partir de la pâte d’arachides, de sucre et de pain de singe.
PÂQUES – Au marché Tilène, à l’instar des autres marchés du pays, les prix sont chers et inaccessibles aux ménages modestes et vulnérables. Une situation qui risque d’affecter leurs bonnes préparations de la fête de pâques.
Dans ce reportage, les commerçants rejettent la responsabilité et tentent de justifier leurs prix.
« Le prix du kilogramme du pain de singe varie entre 700 et 800 F cfa. Il dépend du marché et non de la fête de Pâques. S’il y a du pain de singe en abondance, cela va s’en dire que les prix vont baisser, par contre si la denrée se fait rare, les prix haussent. Actuellement ce n’est pas la grande affluence, les clients se font rares contrairement aux années précédentes », explique Gora Faye, ce commerçant septuagénaire trouvé dans sa cantine.
Abba, son voisin aborde dans le même sens et souligne qu’il vend le kilogramme du pain de singe à 700 F cfa, un prix qu’il trouve abordable.
Moussa Diouf, vendeur de mil en gros revient sur la cherté des prix. « On achète le mil à l’intérieur du pays. La particularité de cette année est qu’on l’achète le double du prix qu’on avait l’habitude de l’acheter ; cela combiné aux frais de transport justifient la hausse de nos prix. Dans les loumas, le prix du kilogramme de mil s’élève à 400 Fcfa, nous on le revend, ici entre 450, 500 Fcfa », justifie-t-il, la mine triste.
Quant à Mère Daro, cuisinière du « Ngalax » (plat à base du mélange de la bouillie du pain de singe, de la pâte d’arachide, du mil et du sucre), sur commande, elle fustige la cherté des denrées : « le mil, l’arachide, le sucre, tout est devenu cher, mais Dieu merci on se débrouille comme on peut ».
Les vendeurs de la viande du porc ne sont pas en reste. « Le porc se fait rare et même quand vous en avez c’est à des prix extrêmement chers », soutient Christophe Mendy. « Le prix du kilogramme est de 3500 F cfa, les clients arrivent petit-à-petit mais ce n’est pas encore la grande affluence. On ne frotte pas encore les mains », se désole-t-il.
Maderpost / Mamadou Ba avec Khady Diop