Dans le cadre de son projet d’appui à un processus électoral apaisé et inclusif dénommé en Wolof ‘’Waajal élection’’, Oxfam Sénégal a initié hier, mardi 16 janvier 2024, un panel dont le thème est axé sur la « Désinformation en période électorale…»
OXFAM – En d’autres termes, il s’agit de poser le débat public pour parler de la désinformation mais aussi de la manipulation en période électorale. En plus de ce panel, il y a également une séance de renforcement de capacités des journalistes sur le « journalisme de vérification ». Des acteurs et des experts du secteur dont Mamadou Thior du CORED ont été mis à contribution.
Devenue l’une des préoccupations majeures des pays démocratiques, la désinformation représente depuis longtemps une menace mondiale pour la liberté et la démocratie. Ainsi, conscient sans doute de l’impact de ce fléau en période électorale, Oxfam Sénégal, dans le cadre de son projet d’appui à un processus électoral apaisé et inclusif, dénommé en Wolof ‘’Waajal élection’’, a initié un panel dont le thème est axé sur la « Désinformation en période électorale…»
Il s’agit selon, Abdou Salam Fall, responsable du plaidoyer et des campagnes d’Oxfam au Sénégal, « d’initier un débat pour parler de la désinformation mais aussi de la manipulation en période d’électorale. En plus, il y a aussi le fait de renforcer les capacités des journalistes sur le journalisme de vérification parce qu’ils en ont besoin».
Aujourd’hui, le péril est d’autant plus grand que les plateformes numériques décuplent la vitesse de propagation des campagnes de diffusion de fausses informations. Cette propagation des fausses informations, selon Samba Dialimpa Badji, s’appuyant sur une étude de 2022, provient du paysage politique. A l’en croire, « plusieurs acteurs politiques ont recours à un certain nombre de firmes pour faire passer un certain nombre de messages dans le débat public ».
Ainsi, pour combattre ce phénomène qui prend de l’ampleur, Mamadou Thior, président du CORED, le Conseil pour l’Observation des Règles d’Éthique et de Déontologie dans les médias, trouve que « quand on est un professionnel de l’information, il faut y aller avec prudence. Aujourd’hui, avec la floraison des plateformes, on a tendance à confondre les médias classiques et les médias numériques. Certes, l’un ne peut pas aller sans l’autre ; mais il faut que les médias qu’on dit classiques puissent savoir qu’ils ont une grosse responsabilité dans les informations qu’ils véhiculent et ne pas tomber dans cette manipulation-là qui est à foison pendant les cycles électoraux comme on dit.
Parce que, vous le savez, les hommes politiques, ils sont là pour faire en sorte de se présenter sous leurs meilleurs jours, en direction des électeurs, pour arriver à être élus. Et, ils sont prêts à manipuler des médias ».
Dès lors donc, dit le président du CORED, « c’est aux professionnels des médias d’être prudents, de prendre le temps de recouper les informations-là, avant de les véhiculer en direction du public », invite-il.
Maderpost / Sud quotidien