Après avoir analysé les images satellites prises depuis deux décennies, des chercheurs ont découvert que les océans apparaissaient plus verts. Cela pourrait refléter l’impact du réchauffement climatique sur les populations de phytoplancton. Celles-ci jouent un rôle crucial dans la production du gaz que les humains respirent.
ENVIRONNEMENT – Au cours des 20 dernières années, plus de la moitié des océans ont changé de couleur, virant subtilement du bleu au vert dans certaines zones. Cela met en évidence l’effet du changement climatique sur la vie aquatique, constatent les chercheurs, se fondant sur l’analyse d’images satellites étalées sur ces deux dernières décennies.
Selon une étude parue mercredi dans la revue Nature, le changement est dû à une variation des écosystèmes, et en particulier du plancton. Celui-ci est la pièce maîtresse du système alimentaire marin et joue un rôle crucial dans le cycle global du carbone et dans la production de l’oxygène.
La couleur reflète cependant l’état de l’écosystème, a expliqué à l’AFP B.B. Cael, l’auteur principal de l’étude, du Centre national océanographique de Grande-Bretagne.
Le rôle du phytoplancton
Vue de l’espace, la couleur peut en effet donner une idée de ce qui se passe dans les couches supérieures de l’eau. Ainsi, un bleu profond signifie qu’il y a peu de vie, alors qu’avec de l’eau plus verte, il est probable qu’il y ait plus d’activité, en particulier de la part du phytoplancton qui, comme les plantes, contient un pigment vert lié à la chlorophylle.
Loin d’être anodine, l’évolution du phytoplancton et sa concentration dans certaines zones, au détriment d’autres où il pourrait disparaître, pourrait venir bouleverser toute la chaîne alimentaire marine.
Les scientifiques souhaitent donc mettre au point des moyens de surveiller ces changements dans les écosystèmes afin de suivre l’évolution du climat et d’établir des endroits protégés.
Des modèles justes
L’étude de la Nature a élargi le spectre des couleurs, en examinant sept teintes de couleurs océaniques surveillées par le satellite MODIS-Aqua de 2002 à 2022. Ces teintes sont trop subtiles pour être perçues par l’Homme et paraissent bleues à l’œil nu.
Ses auteurs ont comparé les données d’observation aux modélisations informatiques du changement climatique. Et ce pour conclure que les changements observés correspondaient étroitement à ce qui avait été prévu par les modèles.
Si des travaux complémentaires sont nécessaires pour déterminer les implications exactes de ces évolutions, les auteurs de l’étude estiment qu’il est très probable que le changement climatique en soit la cause.
Maderpost / Sputnik