Une nouvelle fuite d’essence provenant des pipelines de la Sar qui traversent la commune de Thiaroye-sur-mer a été détectée au quartier Abdou Guèye où des techniciens de la Raffinerie de Mbao se relaient pour excaver le pipeline.
FUITE – Après le littoral, c’est maintenant un des quartiers de Thiaroye-sur-mer qui reçoit une équipe de techniciens de la Sar qui, depuis quelques jours, tente de réparer un pipeline défectueux d’où s’est échappée de l’essence qui s’est mélangée à la nappe phréatique avant de remonter en surface.
MArdi, circuler dans les environs des hautes herbes qui ont poussé près de la voie ferrée était extrêmement risqué. L’endroit est d’ailleurs délimité par un cordon de sécurité que seuls des employés de la raffinerie de Mbao sont autorisés à franchir. Visibles à leur tenue bleue, casque de sécurité vissé, ils étaient une dizaine à se relayer sur le sable boueux pour détecter la fuite et tenter de la neutraliser.
Un camion-citerne hydrocureur stationné non loin tentait d’aspirer l’eau remontée en surface pour faciliter le travail des techniciens, sous le regard apeuré de populations que la récurrence des fuites commence à inquiéter.
L’odeur de l’essence qui s’est répandue ces derniers jours dans les quartiers ceinturant le site fait craindre une aggravation des infections respiratoires constatées chaque fois que l’air est vicié par ces fuites. Une inquiétude relayée par le collectif des riverains des pipelines de la Sar, dont le coordonnateur Mamadou Fall dit Seckane s’est étranglé de colère hier, après plusieurs jours passés à visiter le quartier Abdou Guèye, théâtre de la dernière fuite.
“Les risques sont toujours là, c’est un danger permanent qui hante le sommeil des populations de Thiaroye-sur-mer”, confie Mamadou Fall Seckane qui avoue avoir arrêté de visiter le site, “ne pouvant plus supporter l’odeur de l’essence”.
Des membres du collectif ont lancé l’alerte hier, rappelant que sur le tracé des pipelines de la Sar qui traversent la commune, “on ne peut plus rester six mois sans qu’une fuite ne soit décelée”.
Il en est ainsi depuis 1993 où la première fuite a été enregistrée, selon Mamadou Fall Seckane qui craint que “la catastrophe toujours différée n’arrive brutalement un jour. Il est arrivé qu’une voiture traverse sans le savoir un site pollué par une échappée d’essence, on l’a, ce jour-là, échappé de justesse”, souligne le coordonnateur du collectif des riverains des pipelines de la Sar qui brandit une pile de correspondances qu’il dit avoir adressées aux différentes autorités sans suite.
… La Sar minimise et rassure : Accroché sur les lieux hier, supervisant les travaux d’excavation, Pape Talla Diané, le chef de la section Environnement de la Sar, dédramatise.
“C’était juste un trou, on a réussi à installer un collier en fer pour enrober la fuite qui a été totalement maîtrisée, il n’y a pas de risque de pollution”, rassure-t-il, confiant que même le sable atteint pas la fuite sera enlevé et transporté vers la Raffinerie de Mbao pour être remplacé par “du sable de dune”. En attendant, la peur était et l’inquiétude perceptible à Thiaroye-sur-mer.
Maderpost / iGFM / L’Obsevateur