Cet Américain noir a été tué lors d’une arrestation par des policiers, une bavure ayant entraîné des manifestations. Un homme a été tué par balle en marge des pillages et des affrontements avec la police dans la nuit de mercredi à ce jeudi à Minneapolis.
BAVURE – Des heurts ont opposé dans la nuit de mercredi à ce jeudi à Minneapolis la police à des manifestants qui protestaient pour la deuxième soirée consécutive contre la mort d’un Américain noir, George Floyd, après son arrestation violente. Un homme a été tué par balle en marge de ces affrontements et pillages.
Le chef de la police de cette ville du Minnesota (nord des Etats-Unis) avait demandé aux manifestants de garder leur calme pour ne pas connaître les mêmes débordements que la veille. Mais des échauffourées ont éclaté dans la nuit. Des manifestants ont mis le feu à un magasin de pièces automobiles et pillé une boutique à proximité du commissariat où travaillaient, avant leur licenciement mardi, les officiers accusés du meurtre de George Floyd.
La police a tiré des gaz lacrymogènes et formé une barricade humaine pour empêcher les manifestants de franchir une clôture entourant le commissariat.
Emeutes
Le gouverneur du Minnesota Tim Walz a incité mercredi soir sur Twitter les manifestants à quitter la zone, avertissant d'”une situation extrêmement dangereuse”. Le maire de Minneapolis, Jacob Frey, lui a demandé d’envisager de déployer la garde nationale.
The situation near Lake Street and Hiawatha in Minneapolis has evolved into an extremely dangerous situation. For everyone's safety, please leave the area and allow firefighters and paramedics to get to the scene.
— Governor Tim Walz (@GovTimWalz) May 28, 2020
Alors qu’incendies et pillages se poursuivaient dans la nuit près du commissariat, un homme est décédé après avoir été touché par balle à proximité des manifestations, a annoncé la police qui a arrêté une personne.
Les quatre policiers impliqués dans l’arrestation de George Floyd ont été limogés mardi mais laissés en liberté alors qu’une enquête a été ouverte. Le maire de Minneapolis, s’est demandé mercredi “pourquoi l’homme qui a tué George Floyd [n’était] pas en prison”.
Des manifestations pacifiques se sont déroulées dans deux autres endroits de la ville, notamment sur le lieu où est mort George Floyd pour rendre hommage à cet Afro-Américain de 46 ans, décédé après une arrestation brutale dont la vidéo est devenue virale.
À Los Angeles, des manifestants ont bloqué brièvement une autoroute. Certains ont brisé les vitres de deux véhicules de la police, grimpant sur le capot et un manifestant a été blessé en tombant d’un des véhicules qui redémarrait.
Des vidéos contredisent la police
Dans tout le pays se multipliaient les appels à ce que justice soit faite. La famille de George Floyd a réclamé mercredi que les policiers impliqués soient inculpés de meurtre. “Car c’est exactement ce qu’ils ont fait, ils ont commis un meurtre contre mon frère”, a affirmé sur la chaîne NBC sa sœur, Bridgett Floyd. “J’ai la foi et je crois que justice sera rendue”, a-t-elle ajouté, jugeant que leur renvoi n’était “pas suffisant”.
Filmée par une passante lundi, une vidéo de l’arrestation montre un policier plaquer au sol George Floyd en gardant pendant de longues minutes son genou sur son cou. On y voit ce dernier geindre et répéter “Je ne peux pas respirer”. Le policier, un Blanc, lui répond de rester calme. Un deuxième policier tient à distance les passants qui commencent à s’emporter alors que l’homme appréhendé ne bouge plus et semble inconscient.
Ce soir je suis triste en regardant une vidéo de 10 minutes alors que 4 agents de #MinneapolisPolice plaque au sol #GeorgeFloyd jusqu'à son dernier souffle.
Je sais qu'ils ont été limogés mais être tué par la police qui doit nous protéger c'est odieux, révoltant et scandaleux! pic.twitter.com/8PI1tvBDN0— Dieudonné Ella Oyono (@DieudonneOyono) May 27, 2020
Sans les images diffusées sur les réseaux sociaux, les policiers « auraient donné une fausse version des faits et ils auraient planqué ça sous le tapis », a dénoncé Benjamin Crump, avocat de la famille du défunt.
L’affaire évoque la mort d’Eric Garner, un homme noir décédé en 2014 à New York après avoir été asphyxié lors de son arrestation par des policiers blancs. L’affaire avait contribué à l’émergence du mouvement Black Lives Matter (« La vie des Noirs compte »). D’autres décès de Noirs aux mains de la police avaient provoqué des émeutes dans le pays.
Maderpost / Le Parisien