Les récentes sorties du chef de l’Etat Macky Sall à Fatick, à l’occasion de sa tournée économique et sur Jeune Afrique, dans un entretien interpellent sur l’état du tempérament actuel du président de la République. Et ce à un peu plus de trois mois de son départ du Palais de la République.
TRIBUNE – Un vent de malaise soufflerait-il dans les arcanes du Palais de République. Nous sommes tentés d’y croire au regard des récentes sorties virulentes qui vont crescendo de l’actuel locataire du Palais sous fin de contrat. Des sorties aussi controverses les unes des autres qui n’honorent en aucun cas Macky Sall au seuil d’un départ historique.
En renonçant à un 3e mandat en début du mois de juillet dernier, le chef de l’Etat qui avait semé un acte de grandeur, de dépassement d’honorabilité lui ouvrant grandement une sortie “par la grande porte” comme on a l’habitude de le dire. Par cet acte, Macky Sall avait placé le Sénégal au-dessus de tous, y compris sa haute personnalité. Il semblait ainsi jeter les germes d’une stabilisation pour bien assurer sa fin de règne.
Que nenni ! Les lueurs d’espoirs s’estompent au fur et à mesure que la date butoir approche.
Le discours de cohésion, de rassembleur de concorde se noient de plus en plus dans ce sentiment d’insatisfaction, de malaise profond qui frôle la paranoïa d’un départ qui laisse entrevoir une crainte.
Sinon comment expliquer qu’en l’espace de quelques mois, dans un environnement aussi vulnérable que le chef de l’Etat, garant de l’unité nationale soit tombé aussi bas en qualifiant d’“escrocs” Pierre Goudiaby Atépa et ses camarades du Collectif des cadres casamançais ? De surplus un collectif avec qui il a eu à collaborer pendant plus d’une décennie selon le secrétaire administratif dudit collectif, Georges Lopes. Mais là n’est pas le problème.
Le hic reste le silence des autorités judiciaires sur ces propos du chef de l’Etat. Qu’attend le procureur de la République pour s’autosaisir de cette affaire. Ou bien il n’y a qu’au Sénégal où des “escrocs” connus du chef suprême des armées vaquent tranquillement à leurs occupations au vu et au su de l’opinion motus et bouche cousue ?
Depuis quand a-t-on délégué nos pouvoirs à un président de la République pour se substituer à un tribunal en qualifiant “d’escrocs” de paisibles citoyens dont le seul tort serait d’“exprimer une demande” sur un sujet préoccupant ?
Bref, autant de questions qui semblent expliquer une certaine tension, voire un inconfort psychologique qui habite le “chef” en fin de règne.
Cette émotion liée à un départ imminent se sent également sur les sorties politiques de celui qui a eu à passer sur presque toutes les stations de l’appareil étatique des directions en passant par le gouvernement dont il fut premier ministre à l’Assemblée nationale avant le couronnement suprême en 2012 réédité en 2019.
A cet effet, réagissant sur les déboires judiciaires du leader de l’opposition et maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko, Macky Sall déclare nourrir “aucun regret”. “Vraiment, je n’ai aucun regret : tout ce qui a été fait l’a été selon les normes démocratiques les plus élevées. Force doit rester à la loi”.
Oui monsieur le Président de la République force doit rester à la loi dans cette affaire comme dans celle des fonds forces Covid-19 où un rapport de la cour des comptes a épinglé certains ministères. Oui son Excellence force doit rester à la loi pourvue qu’elle soit impersonnelle.
En attendant, on aimerait bien vous voire débaucher autant de zèle, de hargne de détermination pour éradiquer les souffrances des sénégalais dont cherté de la vie, le désespoir avec leurs conséquences de sauve-qui-peut même s’il faut braver la mer, rythment le quotidien.
Maderpost / Mamadou Ba