L’Allemagne est “intéressée” par une reprise d’une coopération militaire avec le Niger, partiellement suspendue depuis le coup d’État de juillet, a indiqué mardi à la presse le ministre allemand de la Défense en visite à Niamey, après des échanges avec son homologue nigérien.
COOPERATION MOLITAIRE : Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a affirmé que l’Allemagne est “intéressée par la reprise de projets” au Niger, dans le cadre de la coopération militaire. Berlin compte une centaine de soldats, installés dans la base aérienne de Niamey où étaient stationnées une partie des troupes françaises jusqu’à leur récent départ à la demande du régime militaire.
“Nous avons signalé que nous étions intéressés par garder la base” militaire, a ajouté M. Pistorius. Depuis le coup d’État qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum le 26 juillet, “nous n’avions pas tout arrêté. Nous avions laissé notre conseiller militaire ici”, ainsi que les “forces spéciales” et “laissé les soldats nigériens s’entraîner avec nous”, a-t-il poursuivi.
Sa visite est la première d’un ministre européen au Niger depuis le coup d’État. Malgré des “circonstances difficiles”, il a évoqué une “conversation” qui “donne de l’espoir pour la continuité d’une bonne relation” entre les deux pays. “J’ai été clair plusieurs fois dans le passé sur le fait qu’il est important pour l’Allemagne”, les “partenaires européens et d’autres partenaires de s’investir dans cette région”, a-t-il souligné.
M. Pistorius a ajouté que l’Allemagne veut notamment “discuter de la continuité du projet” de construction d’un “hôpital”, l’hôpital “militaire de référence” a précisé son homologue nigérien, le général Salifou Mody, dans un communiqué publié mardi. “Nous continuerons les discussions” de travail “à partir de janvier”, a déclaré Boris Pistorius.
Son homologue nigérien a par ailleurs indiqué qu’“avec l’appui de l’Allemagne”, le Niger a “développé des centres de formation pour les sous-officiers, pour les forces spéciales”, mais aussi d’autres projets liés au “transport militaire”.
Toutefois, la présence des “troupes étrangères” au Niger, dont celle des forces militaires allemandes, sera “cadrée par des textes” et “soumise à des nouvelles conditionnalités”, ainsi qu'”à l’appréciation du peuple nigérien”, a affirmé le général Mody.
En septembre, les autorités allemandes avaient laissé entendre qu’elles pourraient retirer leurs troupes du pays, après l’annonce faite par Paris du retrait de ses quelque 1 500 soldats, dont les derniers devraient avoir quitté le pays sahélien d’ici la fin de l’année, selon Niamey.
Une semaine après le coup d’État, que Berlin avait condamné, le gouvernement allemand avait suspendu son aide au développement et son appui budgétaire au Niger.
Maderpost / Africanews