Des forces spéciales, des voitures blindées, des « hommes-singes » recrutés pour tenir à distance du G20 les macaques qui prolifèrent dans la capitale indienne… Tel est l’important dispositif déployé à New Delhi qui accueille samedi et dimanche le sommet du G20.
G20 – Des photos du Premier ministre indien Narendra Modi, rayonnant, tapissent déjà les rues de New Delhi, où débarqueront les 9 et 10 septembre prochain les dirigeants des vingt pays les plus puissants du monde.
A l’approche des élections générales en Inde l’an prochain, M. Modi a profité de la présidence du G20 pour redorer son image à l’international et affirmer la place de l’Inde dans le monde.
Le pays d’Asie du Sud a dépassé l’an dernier le Royaume-Uni pour devenir la cinquième économie mondiale et récemment la Chine pour se hisser au rang de nation la plus peuplée du monde.
Le dispositif prévu par les autorités indiennes pour accueillir le sommet du G20.
Tireurs d’élite sur les toits
Le dispositif de sécurité comprend des dizaines de milliers d’agents de sécurité, dont des tireurs d’élite positionnés sur les toits de la capitale. New Delhi s’est aussi munie de technologie anti-drone.
Les forces indiennes de lutte anti-terrorisme, aussi appelées les « Black Cats », se sont entraînées à des interventions rapides par hélicoptère, en descendant en rappel depuis les toits des hôtels où séjourneront les dirigeants du G20.
La police a promis une « réglementation élaborée » en matière de circulation. Une vaste zone du centre-ville sera notamment interdite aux voitures, et seules des limousines blindées transporteront les dirigeants pendant le sommet.
Les commerces de la ville ont reçu l’ordre de fermer. Un jour férié a également été décrété, plongeant ainsi cette ville habituellement bondée et assaillie par le bruit dans une parenthèse de silence.
Le sommet se déroulera au Bharat Mandapam, un centre de conférence récemment rénové qui se situe près du mémorial dédié au Mahatma Gandhi, le Raj Ghat, où il est prévu que les dirigeants du G20 plantent des arbres.
Campagne de nettoyage
Les autorités de cette mégalopole ultrapolluée de quelque 30 millions d’habitants ont détruit les bidonvilles illégaux construits dans le secteur et réaménagé les principales artères de la ville.
Selon les autorités locales, plus de 4.000 sans-abris vivant sous les ponts et aux abords des routes du centre-ville ont été transférés dans des « foyers d’accueil » avant le sommet.
Des fontaines ont également été remises en service, tandis que les marquages routiers qui s’étaient effacés il y a des années ont bénéficié d’une nouvelle couche de peinture.
Quelque 70.000 pots de fleurs ont également été répartis dans toute la ville. Selon le Times of India, 35 camions-citernes ont été déployés pour arroser les plantes.
Plusieurs statues ont été érigées dont une de 8,5 mètres de haut à l’effigie du dieu hindou Shiva, positionnée à l’entrée du site du G20.
« Hommes-singes »
Une trentaine d’« hommes-singes » ont été déployés à New Delhi pour effrayer les macaques rhésus qui y prolifèrent et les empêcher de perturber le sommet.
Leur mission ? Imiter les cris des singes langur, ennemis naturels des macaques rhésus qui ont envahi la capitale indienne, pour tenir à distance les primates des décorations florales qui ornent la ville.
Des silhouettes grandeur nature de langur ont également été installées dans les rues de New Delhi pour effrayer les primates.
Les autorités ont toutefois interrompu une vaste opération de réduction du nombre des chiens errants, lancée à l’approche du G20, qui a provoqué la colère des habitants de New Delhi et des défenseurs des animaux.
La capitale étant aussi en proie à la dengue et au paludisme, huit équipes munies de pulvérisateurs d’insecticide traitent actuellement les zones de reproduction des moustiques sur le site du G20, a rapporté le Hindustan Times.
Maderpost / La Croix