Devant le Jury du dimanche (JDD), Ndeye Fatou Ndiaye Blondin Diop a commenté l’actualité du moment liée à la convocation de l’ancien Premier ministre, Hadjibou Soumaré, à la Sûreté urbaine (Su), puis déféré et placé sous contrôle judiciaire suite à son inculpation hier vendredi pour diffusion de fausses nouvelles et diffamation.
ACTUALITE – Ndèye Fatou Ndiaye Blondin dit : “Il y a plusieurs aspects dans la question. Il y a monsieur Hadjibou Soumaré qui est un acteur de la finance, il y a Marine Le Pen qui est sous-entendue comme étant récipiendaire de sommes avec un montant assez précis. Il y a monsieur Macky Sall qui a reçu madame Marine Le Pen au Palais. Je commencerai par m’appesantir sur cet aspect qui me semble le plus important quand on analyse la situation. Parce que quand on sait que Marine Le Pen dont l’idéologie est fondée sur la haine de l’Islam, l’islamophobie, la négrophobie et sur la haine du migrant. C’est cela son fonds de commerce. On peut se demander ‘’qu’est-ce qu’elle vient faire au Sénégal ? Où il y a des noirs musulmans et qui est un pays où partent beaucoup de migrants.”
Ndèye Fatou ajoute “Moi, j’aurai imaginé à la place de Macky Sall que madame Marine Le Pen pourrait être une future présidente de la République française. Je pense que j’aurai essayé de, sur ses programmes, sur sa pensée, sur toutes ces questions qui intéressent la diaspora, de savoir, puisqu’elle fait l’acte de venir au Sénégal, comment elle songe évoluer.”
Poursuivant, la co-coordonnatrice de la plateforme ‘’Aar li ñu bokk’’ a indiqué : “Si ces questions ont été abordées, elles n’ont pas filtré.” Mais, a-t-elle souligné, “ce qui semble s’être passé, c’est d’abord une visite qu’on a tenté de passer sous silence et qui finalement est apparue. Ce qui fait une présomption de culpabilité, en tout une sensation de ne pas avoir assumé cette visite. Or, ce n’est pas monsieur Macky Sall, président de la Coalition Benno Bokk Yakaar (BBY), père de famille ou citoyen sénégalais, qui l’a reçue. C’est le président de la République, une Institution.”
Ndèye Fatou de : “Je ne sais pas si ces questions ont été abordées. Ce qui me semble avoir été abordé, c’est clair. C’est deux aspects. C’est que monsieur Macky Sall avait besoin des votes des députés du Rassemblement national (Rn) pour faire passer sa loi visant à extrader ceux qu’ils considèrent comme des ennemis en France. Madame Le Pen dirait chiche, je suis d’accord. ‘’Moi, tout ce que je veux, c’est chasser des noirs. Vous venez m’en demander, c’est le boulevard. Je vais vous en renvoyer autant que vous voulez’’. Cela sous-tend ce genre de chose.”
Par contre, “ce à quoi on ne s’attendait pas, c’est cette question d’argent.” A ce propos, elle a tenu à relever que : “madame Marine Le Pen, on sait qu’elle s’est extrêmement endettée. Dans le débat, lors de la dernière présidentielle (française), elle a beuguée sur le financement de son parti notamment venant de la Russie. Là-bas, les finances des partis, c’est plafonner, c’est surveiller. Donc, elle est à la recherche d’argent pour combler ses dettes. Il semble que lors de la visite, qu’elle a été introduite par monsieur Bohn, ancien Dg de Airbus, qui est apporteur d’affaires dans ses fonctions actuelles”, a appuyé la conseillère départementale à Mbour élue sous la bannière Yewwi Askan Wi (Yaw).
Elle estime, par conséquent, que “ces accusations ne sont pas des élucubrations de monsieur Hadjibou Soumaré. Nous tous on peut se poser la question si cela ne fait pas partie du package de la visite. Parce que c’est elle qui est venue au Sénégal. Marine Le Pen n’est pas venue comme ça. Elle est aussi à la recherche de légitimité internationale. Parce que vu tous ses attributs et son parti qu’elle essaie de laver à grande eau, il n’en demeure pas moins qu’elle est bannie par la majeure partie des pays démocratiques. Donc, elle surfe sur la faiblesse de certains présidents. Nous avons prêté le flanc après le Tchad pour la recevoir. Pour moi, c’est inadmissible pour le Sénégal que quelque chose comme ça puisse se passer.
En revanche, a-t-elle déclaré : “Est-ce qu’on lui a donné de l’argent ? Ou est-ce qu’on ne lui a pas remis ? Ça, nous n’en avons aucune preuve”. Mais, elle attend plus que la réponse fournie par le Gouvernement sénégalais, à travers son porte-parole, le ministre du Commerce, de la Consommation et des Petites et moyennes entreprises (Pme), Abdou Karim Fofana.
Avant de conclure : “Nous avons droit quand même à des informations. Parce que si monsieur Hadjibou Soumaré pose cette question, je suis désolée, il ne demande au Gouvernement, il demande au président de la République, (Macky Sall). La Présidence a un porte-parole. La réponse ne saurait être des noms d’oiseau à l’adresse de monsieur Hadjibou Soumaré. C’est insuffisant. Ce qu’on attend, c’est de dire clairement par les sources autorisées que cette affaire n’a jamais eu lieu. Faute de quoi, la suspicion restera”.
Ce dernier a soulevé une question en s’interrogeant : « avez-vous récemment donné de l’argent à une personnalité politique française ? dans l’affirmative est-ce un montant de 12 millions d’euros soit environ 7,9 milliards d’argent d’un pays catalogué Pays Pauvre Très Endetté. Surtout quand on sait que la haine et le rejet de l’autre, ont toujours été utilisés par le parti, comme véhicule d’une ascension politique ? »
Maderpost / Emedia